Des "cellules bien-être" dans les écoles belges pour un partenariat entre médecins, psychologues et enseignants.
Paru dans Scolaire le mardi 08 février 2011.
"Afin de promouvoir la santé et éduquer au bien-être, les pouvoirs publics ont développé de nombreuses interventions dans les différents milieux de de vie. L'école est l'un deux, le plus influent après la famille (...) Nous vous proposons de participer à cette expérience pilote: mettre en place une 'cellule de bien-être' dans votre établissement". La Communauté française de Belgique publie une circulaire relative à ces projets pilotes. Les cellules seront composées de médecins, psychologues, venant notamment des centres psycho-médico-sociaux, et d’autres intervenants, comme les professeurs, "qui peuvent donner l’alerte lorsqu’ils ont l’impression que la santé du jeune se dégrade". "Immédiatement, cette cellule peut être alertée pour entrer en action", expliquait la ministre de l’Enseignement belge, Marie-Dominique Simonet, dans un article de La Dernière heure, daté du mois de juin 2010.
L'idée de "cellules de bien-être" à l'école est née, selon la ministre, d'une possible "anarchie" autour de la santé. Elle évoque dans la circulaire la "multiplication des intervenants" au sein des établissements, pas toujours "compatibles" avec le calendrier de l'école, et le risque de "morcellement des actions menées" que cela comporte. "Résultat, le jeune n'est pas considéré dans son ensemble, mais uniquement de manière fractionnaire. Pourtant, il n'est jamais uniquement un drogué, un décrocheur, un violent".
Le compte rendu de la séance du mardi 6 juillet 2010 du Parlement de la Communauté française de Belgique fait état "de points de tension" entre différentes structures suceptibles d'être regroupées au sein des cellules, notamment "les Centres psycho-médico-sociaux (CPMS) et les Services de Promotion de la Santé à l'école (SPSE)". "Ma politique définira la fonction de chaque intervenant afin que tous assurent au mieux leur rôle", affirme la ministre.
4 types d'intervenants sont clairement définies: En milieu scolaire, la ministre distingue les "acteurs de première ligne" que sont les directeurs, enseignants et éducateurs, les CPMS et SPSE, sans oublier les élèves et leurs parents. Les "acteurs de deuxième ligne" sont les équipes mobiles et les services de médiation scolaire. "Ils ne sont pas présents dans toutes les écoles mais viennent compléter l’action des services de première ligne". Au troisième niveau, elle compte "les services extérieurs qui interviennent ponctuellement", comme l’aide à la jeunesse, les services de santé, les écoles de devoir... À un quatrième niveau sont les services méta "qui, sans être présents sur le terrain, viennent en aide aux autres services".
Une cellule "bien-être" est composée "des acteurs de première ligne". Ceux-ci se concerteront régulièrement afin "d’aider le chef d’établissement scolaire à définir les lignes de force pour son école". La cellule cherchera également "à identifier les ressources internes et à déterminer les services de deuxième ligne et les services extérieurs auxquels il est possible de recourir".
En pratique, face à une difficulté, il sera d’abord fait appel aux services de première ligne. "C’est seulement lorsqu’ils ne seront pas en mesure d’intervenir que les services de deuxième ligne et/ou extérieurs seront sollicités", explique la ministre. Les acteurs de ces services de seconde ligne agiront "après avoir pris connaissance de ce qui a été fait par les services de première ligne et dans le respect de leur travail". Ils veilleront aussi à associer les premiers tout au long de leurs interventions. "De cette manière, leur mission terminée, ils pourront se retirer en laissant la place aux intervenants permanents de l’école".
Les services méta devront, quant à eux, veiller en permanence à "associer", "avertir" et "tenir informés" les services de première ligne par l’intermédiaire des cellules "bien-être".