TICE: Quelles sont les utilisations pédagogiques efficaces? (rapport du CIEP et de l'APEFE).
Paru dans Scolaire le vendredi 04 février 2011.
"L'universalisation de l'éducation de base pose un double problème: celui de la quantité et celui de la quantité. Principalement pour ce dernier point, il semble que l'utilisation des technologies de l'information et de la communication soit un recours possible. Mais à quelles conditions, selon quelles procédures?", s'interroge le rapport final du CIEP (centre international d'études pédagogiques) et de l'APEFE (association pour la promotion de l’éducation et de la formation à l’étranger). La finalité de cette étude est la capitalisation des utilisations pédagogiques efficaces des TIC, réalisables et finançables dans le contexte des pays en développement et notamment dans les pays les moins avancés (PMA) africains francophones.
Les cinq volets nécessaires à tout développement des TICE, tels qu'apparus "après une décennie de projets pilotes", sont énumérés: la formation des enseignants, le développement des ressources numériques, la mise à disposition des TICE à la communauté élargie (l'école et l'environnement), l'apprentissage des élèves, la pilotage du système éducatif et des établissements. "Ces étapes ne se déclinent pas de manière linéaire, mais intégrée". Le rapport dresse la liste d'une série de projets performants, que nous ne reprendrons pas ici.
Le rapport insiste sur l'importance, pour le développement des TICE, des éléments humains: "Aucune transformation n'aura lieu sans l'adhésion des personnes et la mise en place de relais/personnes ressources formées et payées". Il estime donc que la volonté politique n' "est pas suffisante", mais doit s'appuyer, pour une action pérenne, sur "différents partenaires" et l' "accompagnement" de ceux-ci.
Le rapport insiste aussi sur l'impact de la "valorisation des enseignants" qui sont "les acteurs cruciaux de ces changements" et ont un poids important. "La communication des résultats positifs a un effet d'entrainement".
Il alerte sur l'écueil d'une instrumentalisation de l'éducation sous l'angle des TiCE, qui ne doit pas constituer "un marché ou un objet qui se commercialise". "Il y va de la construction de l'humain dans l'homme". Il faudrait aussi contourner "les effets de mode", qui engendrent l'instauration "d'une technologie plutôt qu'une autre".
La technologie seule "ne vaut pas grand chose", mais elle constitue un excellent "outil de soutien aux apprentissages", et permet à l'enseignant motivé de porter plus aisément "son attention" sur l'apprentissage "de chacun de ses élèves", note enfin le rapport.