Confrontations et La Ligue de l'enseignement préparent un colloque "Ethique et Ecole"
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 28 janvier 2011.
Confrontations ("Association d'intellectuels chrétiens") et La Ligue de l'enseignement se sont retrouvées, hier jeudi 27 janvier, avec divers intervenants, pour envisager ensemble un colloque, qui aurait lieu avant la fin de l'année, sur le thème "Ethique et Ecole", avec le sentiment qu'il y a "urgence". Les deux mouvements constatent notamment que toute société se fonde "sur un certain nombre de repères éthiques communs", et que cela suppose une "éducation éthique". S'il "ne revient pas à l'Ecole de former à une morale particulière", elle doit "développer une culture éthique", qui peut s'appuyer sur la déclaration universelle des droits de l'Homme.
Le séminaire d'hier a également montré que certains mouvements de jeunesse apprennent aux enfants et aux jeunes à mesurer le poids de leurs actes. Mais à l'école primaire, où l'instruction civique a remplacé l'éducation civique, les enseignants se bornent souvent à la formulation de règles, dans l'espoir de prévenir tous les comportements qui inquiètent, et engagent rarement une réflexion sur les droits et devoirs, du type: "nous avons le droit d'être respectés, nous avons le devoir de respecter"... D'autres intervenants ont souligné le poids des implicites, et des valeurs véhiculées par la publicité, mais aussi par l'institution elle-même, lorsque "une réforme chasse l'autre". Sur quels choix éthiques repose la mise en concurrence des établissements et des individus? Ne faut-il pas s'interroger aussi sur certaines formes de discrimination de fait, institutionnelle, malgré les efforts des personnes.
Toutefois, souligne un participant, des raisons d'espérer existent, on assiste à un recuel du racisme chez les jeunes. D'autre part, un regard rétrospectif sur l'enseignement de la morale, inscrit dans les programmes de 1882, montre à quelles difficultés celui-ci s'est heurté très rapidement. La Belgique, qui a mis en place, pour les élèves qui ne suivent pas un enseignement religieux, deux heures de "morale non confessionnelle" peut nous fournir des exemples de pratiques intéressantes.