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30 000 ingénieurs formés l'an passé en France contre 700 000 en Chine : Luc Chatel estime que lutte contre le décrochage scolaire est "un enjeu aussi économique"

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 20 janvier 2011.

"La lutte contre le décrochage est un enjeu très important car c'est un drame humain, social, économique aussi car on se prive de connaissances", affirme, ce jeudi 20 janvier 2011, Luc Chatel. Le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative, était en visite au Lycée Louis Armand de Mulhouse, en Alsace, dans le cadre du Plan Agir pour la Jeunesse. Selon lui, ce sont, à titre d'exemple, 30 000 ingénieurs qui ont été formés en France l'an dernier contre 700 000 en Chine. L'objectif est d'atteindre 50 % d'une classe d'âge à bac+3, a-t-il expliqué.

Il a rappelé les grandes orientations de son plan de lutte contre le décrochage et indiqué que l'application informatique qui permettra le repérage des décrocheurs grâce à l'interconnection des établissements de l'Éducation nationale, de l'enseignement agricole, des CFA, les Missions locales, Pôle Emploi..., devrait être généralisée en mars, puisque le ministère vient d'obtenir l'accord de la CNIL. "Il faut avoir une connaissance du phénomène et des élèves pour agir", a-t-il justifié. "Ils sont 120 000 à quitter chaque année le système éducatif sans qualification (...). Mais la vérité c'est que je ne le sais pas vraiment, c'est une estimation de mes services! Quand un jeune quitte un établissement en juin et n'est plus là en septembre, il peut très bien être à Pôle Emploi ou dans un établissement d'enseignement agricole... Jusque là nous n'avions pas de système d'interconnection entre les partenaires."

Il estime également que le soutien scolaire (les 2 heures par semaine au primaire et les 2 heures d'accompagnement éducatif au collège) contribuent à anticiper le décrochage. Il promet aussi "une meilleure orientation", notamment via les parcours d'orientation, le développement de "passerelles pour autoriser les changements de trajectoires" et grâce au système de tutorat instauré en seconde par la réforme du lycée, proposé aux élèves volontaires cette année. Le ministre n'a néanmoins pas pu fournir de chiffres sur le nombre d'élèves et d'enseignants concernés par ce tutorat. Interrogé également par ToutEduc sur l'absence de référence aux dispositifs relais dans son Plan, celui-ci a affirmé qu'ils n'étaient pas remis en cause. À tout le moins associés au repérage des décrocheurs. Celui-ci a surtout promu le développement de plates-formes de coordination locale de prévention contre le décrochage, à l'image de celle qu'il est venu visiter à Mulhouse.

La plate-forme de Mulhouse fait "raccrocher" 75 jeunes en une année scolaire

Expérimentée et co-pilotée depuis deux ans par le sous-préfet et l'inspectrice d'académie, cette plate-forme réunit des représentants de l'Éducation nationale (dont la MGI), de l'enseignement agricole, des CFA, des chambres consulaires, CIO, Missions locales, du Conseil régional d'Alsace, de la Ville et des associations telle Sémaphore qui fait vivre l'École de la deuxième Chance, Réagir (PAIO) et la Maison de l'Emploi et de la Formation de Mulhouse. Après mise en commun de leurs signalements et informations "pour cerner les profils", les partenaires les orientent "vers les parcours les plus adaptés", en E2C, vers les actions de remobilisation de la MGI, en stage proposé par la Région, etc. Les partenaires expérimenteront dès la semaine prochaine, une "nouvelle offre de raccrochage, ASA (Accompagnement vers une solution alternative)". 20 élèves, suite à un bilan de compétences, seront accueillis durant "la quinzaine ASA", deux semaines consacrées à réfléchir à leur projet et à rencontrer les partenaires pour envisager une orientation. Trois types de solutions leur seront proposés ensuite : une immersion prolongée dans un autre établissement scolaire (année découverte), une prise en charge par un partenaire de la plate-forme (formation qualifiante ou non qualifiante) ou des actions de remobilisation (MGI).

La plate-forme aurait contribué à "réduire le nombre de jeunes sans solutions identifiée" de 270 à 195 entre fin septembre 2009 et juin 2010, soit de 43 à 14 %. En juin 2010, 27 % étaient en formations qualifiantes, 15 % en formations non qualifiantes, 34 % en accompagnement/orientation, 7 % en emploi (dont l'alternance). 17 % n'ont pas répondu aux sollicitations ou refusé toutes les propositions. L'objectif pour 2011 est de passer sous le seuil de 10 % d'élèves qui auront été repérés sans solution en fin d'année.

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