Enseignement des sciences: comment les enseignants mettent en oeuvre les démarches d’investigations dans leurs classes ? (Actes de colloque)
Paru dans Scolaire le mercredi 19 janvier 2011.
"Si l’on veut développer chez les élèves l’envie d’apprendre et d’étudier les sciences, il faut modifier leur rapport au savoir scientifique. Les DIES (démarches d'investigation dans l'enseignement scientifique) peuvent y participer", estime Bernard Calmettes (Toulouse-II), dans une contribution aux journées scientifiques DIES 2010, organisées à Lyon les 24 et 25 novembre 2010, et dont les actes viennent d'être mis en ligne (ici). Le chercheur souligne que les démarches d’investigation peuvent encore "être qualifiées de nouveauté", du moins au niveau du second cycle d’enseignement en France. "Leur actualité est donc vivante et leur développement toujours en question".
La contribution souligne, comme une mise en perspective, que l’engagement, la motivation et l’intérêt des élèves en sciences est réduit, notamment en physique, citant une étude allemande dont les résultats indiqueraient que la physique est la discipline scientifique qui intéresse le moins les étudiants.
Les DIES pourraient "participer" à leur remotivation. Pour cela, il conviendrait de: mettre la question du sens "au centre des activités", rendre l’élève davantage" acteur de sa formation", expérimenter mais aussi échanger à l'oral "sans systématiser les traces écrites et le contrôle", développer "des activités de collaboration entre élèves et de médiation entre enseignant et élèves".
"Actuellement, se pose la question de ce qui est fait au regard de ce qui serait souhaitable et que je viens d’évoquer", estime le chercheur. Les contraintes matérielles et temporelles, les dispositifs d’évaluation, les programmes ... conduiraient "trop souvent à un affaiblissement de la construction des savoirs disciplinaires et des démarches au bénéfice d’une transmission plus directive des savoirs à évaluer".
Développer la DIES, ce serait "armer les enseignants par des formations en épistémologie, en histoire des sciences et à propos des modalités possibles de gestion de l’étude et des milieux" . Ce serait aussi favoriser sur le long terme "la coopération entre chercheurs en didactique et enseignants" pour construire, réaliser et analyser des séances en classe.
Le chercheur appelle pour finir les institutions à participer "à ce travail de refondation des DIES", en veillant à une "redéfinition des contenus des programmes et des évaluations", à une redéfinition de la DIES elle-même en "précisant les moments où elle paraît indispensable ou au moins nécessaire".