Rythmes, violence, carte scolaires: le ministère publie des éclairages critiques (DEPP)
Paru dans Scolaire le vendredi 14 janvier 2011.
Le ministère de l'Education nationale publie des "Éclairages internationaux sur quelques questions d'actualité", où les politiques mises en oeuvre sont manifestement interrogées, qu'il s'agisse de la carte scolaire, de la sécurité à l'école, ou des rythmes scolaires", dont l'analyse "montre clairement que (...) les changements intervenus en France à la rentrée 2008 ont eu comme conséquence de diminuer le volume d’heures d’enseignement dans l’enseignement primaire (...) La journée de six heures de travail scolaire est la plus longue de tous les pays. Les heures de soutien pour les élèves en difficulté viennent également renforcer cette situation".
Sur la carte scolaire, la publication donne la parole au chercheur belge, Nico Hirtt ("syndicaliste, chercheur marxiste, agrégé de sciences physiques", selon Wikipedia) pour qui "une augmentation de la liberté de choix en matière d’enseignement primaire et secondaire se traduit en moyenne par une augmentation importante (...) de l’inégalité". Elle se demande en conclusion si "les objectifs de la réforme en France sont atteignables" et constate que "les résultats observés à l’étranger font apparaître ces objectifs comme un défi". Il faudrait à tout le moins "restaurer un fonctionnement normal dans les collèges où les résultats et la vie scolaire posent problème ou se fragilisent, par le changement, si nécessaire, des équipes de direction ou des équipes éducatives, par l'affectation d'enseignants volontaires et par un accompagnement plus rapproché de la part des responsables académiques".
En ce qui concerne les violences scolaires, les auteurs constatent que "les phénomènes de brimades et de violence à l’école pour les enfants et les adolescents ne se limitent pas à la sphère de l’école et, de plus, qu’ils ne sont pas spécifiques aux jeunes mais touchent toute la société" et considèrent que "l’analyse et la diffusion de cas de bonnes pratiques prennent une importance manifeste". Ils ajoutent que "la coopération est [dans plusieurs pays] instituée avec des partenaires comme la justice, la police (au Portugal, des policiers reçoivent une spécialisation), la santé et les autorités locales et, dans un certain nombre de cas, les médias (avec renoncement à programmer des émissions où la violence est présente)". Le chapitre présente de façon synthétique la situation dans de nombreux pays comparables à la France.
La publication est téléchargeable sur le site du ministère.