Violence scolaire: l'administration des établissements, fondée sur l'oral, mise en cause (travail de recherche)
Paru dans Scolaire le lundi 10 janvier 2011.
"Plus le fonctionnement de l’établissement est cohérent et clarifié, plus le niveau de violence ressentie est bas." Ce constat que dressent les auteurs* d'un article publié par "Spiral-E" (téléchargeable sur le site de l'OZP) ne les amène pas à faire l'impasse sur les facteurs sociaux ou scolaires, puiqu'ils soulignent que "plus la population accueillie est défavorisée, de même que plus elle manifeste des difficultés scolaires (niveau faible aux tests d’entrée en sixième), plus le niveau de violence ressentie par les différents acteurs est élevé".
Mais ils estiment que la "culture de l'oral" est un marqueur de la gestion des établissements, parce qu'elle "permet parfois de développer un sentiment d’unité" factice, chacun des adultes pensant que les autres donnent aux mots le même sens, et qu'ils partagent les mêmes valeurs. L’écrit au contraire permetttrait "formalisation et clarification". Cette situation est paradoxale dans un système qui "prône en permanence une culture de l’écrit", les élèves étant "régulièrement évalués sous cette forme". L’institution en est fragilisée dans sa lutte contre la violence, puisqu'elle doit se livrer en permanence à des exercices d'équilibrisme, quand elle ne marche pas sur la tête.
* Isabelle Joing, Nicolas Lorgnier, Jacques Mikulovic et Gilles Biu-Xuân