RAR: Le bilan du ministère pointe les faiblesses de l'administration et des politiques
Paru dans Scolaire le lundi 10 janvier 2011.
L'OZP attire l'attention sur le "bilan des RAR", les réseaux ambition réussite créés en 2006 dans les ZEP les plus difficiles, que vient de publier le ministère de l'Education nationale (sur le site "éducation prioritaire"). L'observatoire estime, dans un communiqué, que "ce document conforte l'existence des RAR", puisque le directeur général de l'enseignement scolaire estime que "les progrès sont encourageants concernant les parcours scolaires", que "les écarts se réduisent pour la plupart des indicateurs de réussite", même s'ils le sont moins pour ce qui des "acquis scolaires fondamentaux" et de "la poursuite d’études après la troisième". Pour Jean-Michel Blanquer, donc, le constat n'invalide pas "les actions entreprises".
L'OZP regrette que certaines "questions importantes" soient "trop rapidement traitées" ou restent "sans réponse", notamment celle des "effets produits par l'assouplissement de la carte scolaire sur les collèges", et celle "de la reconnaissance du travail des personnels" qui s'y engagent. Il se demande surtout quelle serait "la plus-value" qu'apporterait le programme Clair, alors que, pour le DGESCO, l'administration doit "s'emparer" de ce que "les RAR ont dessiné (rôle du travail en équipe, priorité donnée à l’action dans la classe, importance du pilotage local et de l’accompagnement de proximité, besoin d’innovations pédagogiques, acquisition de la culture d’évaluation, nécessité de s’appuyer sur une équipe choisie...)" pour "franchir un pas supplémentaire : les CLAIR".
Si le bilan publié par le ministère est très riche, une centaine de pages où abondent les tableaux et diagrammes, à certains égards, il interroge les politiques récentes et le fonctionnement de l'administration. Il établit notamment que le nombre moyen d'élèves par classe a augmenté dans les collèges depuis 2007. Il montre aussi que les innovations peuvent être freinées par "un déficit d’encouragement et d’accompagnement de la part des corps d’inspection" et par "la lourdeur des dossiers à renseigner". La proportion de jeunes enseignants en RAR est double de ce qu'elle est hors éducation prioritaire, et ils sont deux fois plus nombreux à demander leur mutation. De même, les élèves sont souvent tentés de quitter leur établissement, puisque "près d’un tiers des collèges RAR de métropole perdrait plus du quart de ses effectifs de sixième si toutes les demandes de dérogation étaient satisfaites".