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Un programme "anti-harcèlement" peut réduire des 3/4 les injures et ragots (recherche américaine).

Paru dans Scolaire le mercredi 05 janvier 2011.

 "Dans les établissements de Seattle ayant dispensé aux élèves de primaire un programme de trois mois contre le harcèlement à l'école, on compte 72% en moins de rumeurs diffamantes", conclut une recherche menée par l'université de Washington. L'étude est la première à établir qu"un programme de prévention contre le harcélement entre élèves peut diminuer le nombre de brimades et autres ragots, souvent perçus comme inoffensifs alors qu'ils peuvent engendrer de réelles souffrances psychologiques chez les enfants victimes.

"Les enfants déclarent que les brimades font aussi mal que les coups physiques, précise  Karin Frey, professeur de psychologie de l'éducation. Mais les enseignants ne perçoivent pas toujours que l'insulte ou la moquerie verbales sont une des formes du harcèlement entre élèves". Comme les rumeurs et ragots peuvent en outre conduire au harcélement physique, la chercheuse et ses collaborateurs ont étudié les effets d'un programme anti-harcélement sur la propagation de surnoms diffamants, de rumeurs humiliantes, et autres moyens d'ostraciser certains enfants. L'étude se base sur le suivi de 610 élèves de primaire dans l'aire de Seattle.

Après une première phase d'observation, un programme anti-harcèlement a été instauré dans la moitié des 36 classes étudiées. Pendant trois mois, des leçons ont été dispensées dans les classes, amenant les élèves à développer leur empathie, l'affirmation positive d'eux-même, et insistant sur l'idée que le harcèlement ne constitue pas une norme sociale.

A l'été, les chercheurs ont a nouveau observé les jeux et pratiques des élèves: Dans les classes ayant suivi le programme, les élèves harceleurs généraient 72% moins de ragots et autres rumeurs insultantes qu'avant le programme. "Le harcèlement verbal existe toujours, mais la situation s'est améliorée, souligne la chercheuse. Cette amélioration fait une diférence nette dans la vie de certains enfants".

A partir de questionnaires remis aux enfants, les chercheurs ont identifié deux facteurs qui impactent positivement et négativement les relations entre les enfants: la croyance des victimes dans les représailles, et le fait, pour les harcelés, d'avoir des amis soutenants.

Les enfants victimes souscrivent souvent à la philosophie du "Je ne me fâche pas, je me venge ", observe la chercheuse. Or, les enfants victimes qui se vengent subissent d'autant plus des brimades. Le programme doit enseigner aux élèves à ne pas se battre en retour. Les auteurs de la recherche montrent qu'une victime qui suit un programme anti-harcèlement a moins de probabilité qu'un autre de percevoir les représailles comme une réponse au harcèlement subi, et de vivre à nouveau des brimades les mois qui suivent.

Avoir des "amis soutenants" constituerait également un bon moyen de sortir du cercle du harcèlement."Les amis qui encouragent les victimes à se venger, d'un autre côté, peuvent involontairement maintenir la victime dans son statut", nuance la chercheuse.

La recherche affirme enfin le rôle des "témoins" dans la lutte contre le harcèlement à l'école: "La plupart du temps, les témoins se sentent très génés par la situation et choisissent le silence. Ce silence donne précisément du pouvoir au harceleur. Si les spectateurs parlent, le harcèlement cesse."   

 

 

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