Des liens entre le domaine d'études et les débuts de carrière des jeunes (Insee).
Paru dans Orientation le mardi 04 janvier 2011.
Quels sont les diplômes et les spécialités qui débouchent sur des débuts de vie active difficiles, corrects ou encore qui amorcent des parcours professionnels favorables? 31 % des actifs sans diplôme étaient au chômage sur la période 2003-2009 contre 2 % des titulaires d’un doctorat de santé, selon une étude de l’Insee, qui souligne que, bien que le diplôme continue de protéger contre le chômage, les études qui ciblent un métier très précis ou se situent dans un secteur de pointe facilitent les débuts de carrières professionnelles.
Les débuts de carrière sont décrits par l’intermédiaire de quatre indicateurs : le taux de chômage, la proportion d’emplois à temps partiel, la catégorie sociale de l’emploi et le salaire. À partir de ces indicateurs, les diplômes et spécialités ont été classés selon leurs débouchés.
Selon l'Insee, plusieurs formations du supérieur ouvrent sur des débuts de carrière favorables. Les spécialités de la production, en particulier, facilitent l’insertion des diplômés. Ainsi, les jeunes actifs, titulaires d’un DUT-BTS ou d’une licence professionnelle de la production, occupent le plus souvent des emplois qualifiés et moins de 10 % d’entre eux sont au chômage. Les titulaires d’une licence ou d’un master en sciences ou informatique connaissent aussi des débuts favorables ainsi que les titulaires d’un master en droit ou économie. Le taux de chômage des diplômés des écoles d’ingénieurs et de commerce et des docteurs en sciences est faible (entre 4 et 7 %) tandis que leur salaire médian est supérieur à 2 300 euros. Les diplômés des formations de la santé, qu’il s’agisse d’infirmiers ou de médecins, accèdent massivement à l’emploi. Ce sont les titulaires de doctorats de médecine, pharmacie et odontologie qui connaissent les débuts de carrière les meilleurs. Ces diplômés sont très rarement au chômage (2 %) et leur salaire médian atteint 2 570 euros au cours des dix premières années de vie active.
L'étude établit également que pour les titulaires de certains CAP ou BEP de la production (mécanique, électricité...), le taux de chômage est compris entre 12 et 15 %, quand celui des titulaires de CAP-BEP du secrétariat s'élève à 25 %. Les débuts de carrière ne seraient pas toujours meilleurs lorsque le niveau de diplôme s’élève. Les CAP/BEP s’insèreraient même mieux que certains diplômés du supérieur (titulaires de licence ou de master en sciences humaines). Enfin, des formations très féminisées, du CAP-BEP à certains diplômes de l’enseignement supérieur, hors métiers de la santé, déboucheraient sur un chômage important.