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La résilience des enseignants exerçant en milieux défavorisés. (Recherche)

Paru dans Scolaire le jeudi 30 décembre 2010.

"En dépit de l’épuisement professionnel et de l’attrition de certains, plusieurs enseignantes et enseignants relèvent le défi de l’enseignement en milieux difficiles et réussissent à se développer professionnellement. Ce phénomène s’apparente au concept de résilience", estime Mylène Leroux, dans une récente thèse soutenue à l'Université de Montréal. En psychologie, la résilience définit la capacité à se développer malgré tout, dans des environnements qui auraient dû être délabrants.

Parmi les facteurs qui favoriseraient la résilience des enseignants, la littérature générale citerait "les habiletés et compétences professionnelles", mais aussi l’importance de "la réflexion sur la pratique enseignante". La question posée par la thèse est de savoir si des relations peuvent être établies entre la résilience et la réflexion sur la pratique en enseignement.

Le travail se base sur trois éléments: un questionnaire sur la qualité de vie au travail des profs, un journal d’autoévaluation du stress, un entretien semi-dirigé. Vingt-et-une enseignantes et deux enseignants de sept écoles primaires parmi les plus défavorisées de Montréal ont participé à l’étude. 

 Résultat: quatre profils généraux de résilience se dégagent parmi les 23 participants: très résilient (2), résilient (9), peu résilient (8) et non résilient (2). "On remarque que la plupart des participants se centrent davantage sur la description des situations problématiques, plutôt que sur la recherche de solutions, et sur les contenus environnementaux, plutôt que personnels", analyse le chercheur. Le groupe très résilient aurait été le seul à ne pas aborder le soutien et l’encouragement de la part de l’entourage personnel. A l'inverse, le groupe non résilient se démarquerait nettement des autres par la prépondérance accordée aux actions, retours sur l’action et au problème (écart de plus de 20% avec les autres), au détriment des phases de solutions et de jugement. Notamment, il semblerait qu’une faible résilience soit liée à une centration accrue sur les problèmes, plutôt que sur les solutions, ainsi que sur la centration sur l'extérieur plutôt que sur soi-même. "Malgré certaines limites méthodologiques et conceptuelles, cette étude révèle l’existence de liens empiriques entre la réflexion et la résilience d’enseignantes et d’enseignants œuvrant en milieux défavorisés".

La thèse ouvre également la voie à des pistes pour développer la résilience du personnel scolaire, notamment au plan pratique et pédagogique. "Dans la formation initiale, l’opérationnalisation que nous avons faite de la réflexion pourrait donner des pistes pour évaluer la réflexion des étudiants, un élément qui pose actuellement problème". Les relations mises à jour entre résilience et réflexion pourraient, selon l'auteur, orienter les formateurs dans l’accompagnement des étudiants pour résoudre des problèmes pratiques. Il s'agirait de les encourager à "se concentrer sur la recherche de solutions et les changements possibles dans les comportements, compétences ou croyances".

 

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