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Les centres régionaux d'éducation populaire et de sport (Creps) dans la tourmente, selon le Sénat.

Paru dans Périscolaire, Culture le mardi 21 décembre 2010.

 "Il apparaît clairement que la décision de supprimer des CREPS relève avant tout d'une logique de régulation budgétaire, et que les justifications en termes de politique sportive ne sont intervenues que postérieurement, voire n'ont jamais été fournies", estime le sénateur Jean-Jacques Lozach (socialiste), dans un rapport récent, fait au nom de la Commission de la Culture, où il regrette le désengagement de l'Etat. "La réforme traduit principalement une volonté de l'État de se désengager financièrement mais ne supprime pas le besoin de CREPS", estime t-il.

 Les centres régionaux d'éducation populaire et de sport (CREPS) sont des établissements publics nationaux placés sous la tutelle du ministère chargé des sports. Ils exercent des compétences variées: participer à la préparation sportive des sportifs de haut niveau et à la formation des agents des collectivités et des cadres des associations, contribuer à l'animation sportive régionale, entreprendre des actions d'études et de recherche, concourir au développement du lien social.  En 2009, on comptait au total 24 CREPS, dont 2 en outre-mer et 22 en métropole.

Dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP), l'État a entrepris, à partir de 2008, de réduire le nombre des établissements et de faire évoluer leur gouvernance. "Au cours des deux dernières années, sept CREPS ont été supprimés : cinq en 2009 (Picardie, Chalain, Houlgate, Mâcon et Limoges), le CREPS d'Ajaccio au 1er février 2010 et le CREPS de Voiron au 1er septembre dernier. Le CREPS de Dinard sera, quant à lui, dissous le 31 décembre prochain", souligne le sénateur, tout en fustigeant le caractère "aléatoire" de ces supressions. "Les établissements connaissaient pour la plupart une situation satisfaisante : budget à l'équilibre, fonctionnement efficace des pôles, formations bien remplies et taux d'occupation des locaux intéressant".

Selon le sénateur, les CREPS jouaient un "rôle important" en termes d'aménagement et de structuration d'équipements. "Leur suppression dans des zones faiblement peuplées ne fera qu'augmenter les inégalités entre les régions", craint-il.

Selon le ministère chargé des sports, la conduite du processus de fermeture des CREPS se serait inscrite autour de trois principes: veiller à ce que les personnels des établissements, fonctionnaires titulaires et contractuels bénéficient d'un reclassement au plus près de leurs intérêts; inciter les partenaires locaux, et notamment les collectivités, à mettre en oeuvre des projets de reprise des sites et de continuation d'activités au service du développement sportif régional et de la vie associative; accompagner les collectivités dans leurs projets de reprise des sites. "On est bien là au coeur du paradoxe de la RGPP", considère le rapporteur, selon lequel l'État se désengagerait financièrement d'actions, "non pas avec des objectifs de politiques sectorielles, mais pour des raisons strictement budgétaires", en espérant que les collectivités territoriales seront "forcées de reprendre la main sur des éléments importants de l'aménagement du territoire".

Le rapport note que le financement de 14 millions d'euros, consacrés au réseau en 2009 et 2010, a été fixé à un montant équivalent en 2011. "Le but pourrait parfaitement être de maintenir les crédits à ce niveau et de les réorienter sur les 16 CREPS existants", estime le sénateur, qui ne peut manquer de s'interroger sur les intentions réelles du gouvernement: "Y'a t-il un pilote dans la politique sportive?".

 

 

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