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Quelle architecture pour les écoles de demain? (séminaire)

Paru dans Scolaire le mercredi 15 décembre 2010.

"Imaginons un grand espace ouvert et modulable, réunissant 4 professeurs et une centaine d'élèves, à la place des traditionnelles classes de 25 élèves pour 1 enseignant", interpelle Randall Fielding, co-directeur du cabinet d'architecture Nair & Fielding, qui poursuit: "Une classe doit-elle nécessairement avoir 4 murs?". Il présentait ses réalisations internationales à l'ENS de Paris, mercredi 14 décembre, à l'initiative du Groupe Compas et Cap Digital. Une intervention qui constitue le premier volet d'un séminaire de 9 séances sur le thème "Design et éducation".

Frontières perméables entres les aires d'activités des élèves, espaces de cours et d'apprentissage ouverts, définis par des variations de hauteur, de matériaux, de couleurs, fournitures et écrans interchangeables, portes coulissantes, cloisons transparentes... la politique du cabinet est celle d'une "interconnection entre les aires". Toutes les salles de cours ouvrent sur des espaces communautaires : foyer, restauration, lieux de rencontre et de travail divers et variés. De même, les couloirs ne sont pas des simples corridors, ils sont pensés comme des lieux d'échange, suffisamment larges pour accueillir des tables de travail en groupe et même un piano... "On peut apprendre partout", déclare l'architecte.

L'accent est mis sur la flexibilté des lieux: Les écoles du cabinet multiplient les aires de nature différente, pour une quinzaine d'élèves, pour 3/4 élèves (Chaque classe est agrémentée d'un petit espace à l'écart, où peuvent se regrouper les jeunes), pour 100, pour 70...Il suffit souvent de tirer ou de refermer l'une des portes coulissantes pour faire varier l'espace. "Comme dans une maison d'habitation, nous pensons qu'il est adapté de proposer des aires de tailles diverses pour l'école".

La bibliothèque offre des coussins confortables et profonds pour la lecture. Les espaces de repas sont designées comme des salles de détente, agrémentées de larges fauteuils, de tables basses propices à la discussion entre pairs. "Traditionnellement, le repas a une fonction sociale. Il permet de réunir les individus, il est créateur de lien".

 C'est aussi que derrière l'architecture se dissimule à peine une conception idéologique de l'école. "Nous faisons en sorte que l'architecture exprime nos principes", explique R Fielding, même si, convient-il, "l'architecture ne fait pas changer les habitudes d'enseignement; C'est plutôt l'inverse. il s'agit d'abord de réfléchir à la manière dont on voudra enseigner demain". L'architecture proposée semble matéraliser le passage d'une école traditionnelle où le professeur est au centre et organise l'activité des élèves placés sous sa surveillance, à une école centrée sur l'élève et l'apprentissage des savoirs, mais aussi de la sociabilité.

 "Apprend t-on vraiment mieux dans un espace ouvert et discontinu?", doute un membre de l'auditoire. Réponse: "L'ouverture sur l'extérieur permet d'élever l'énergie, le lien, la communication entre les pairs. Or l'apprentissage fait aussi sens parce qu'il a lieu en groupe, en lien avec l'autre".

Et la sécurité? L'architecte prend l'exemple de l'école de Cristo Rey à Minneapolis. Construite dans un quartier hispanique défavorisé et concerné par la vente de crack, l'école semble à l'abri des incivilités. "Deux raisons à cela: Les élèves ont tant de liberté qu'ils se sentent bien. S'ils se sentent bien, l'école devient un territoire qu'il s'agit de préserver. Ensuite, l'espace est ouvert sur l'extérieur, flexible. Les jeunes se sentent interconnectés. Le sens de la communauté et du civisme prédomine".

L'école doit-elle être un lieu ou l'on"apprend à apprendre", ou un lieu où transmettre des savoirs? Doit-elle apprendre à respecter le maitre, l'autorité, ou à développer la sociabilité des individus? Doit-elle être centrée sur le professeur ou sur l'élève? Autant de questions remises en débat, via le spectre de l'architecture. R. Fielding, pour sa part, peaufine les plans de la future "Ecole internationale de Bruxelles", qui devrait réunir dans un lieu unique 1500 élèves de 2,5 à 19 ans et de 70 pays différents.

 

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