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Réforme des collectivités: Comment promuvoir les associations de jeunesse et d'éducation populaire auprès des élus?

Paru dans Périscolaire, Culture le mardi 14 décembre 2010.

 "La réorganisation fiscale induite par la réforme des collectivités territoriales nous oblige à réinterpeller le champs du politique", estime Daniel Soibinet, Président du CRAJEP Lorraine. Il animait lundi 13 décembre, à Paris, dans le cadre d'une journée organisée par le Cnajep, un atelier intitulé "Territorialisation des politiques de jeunesse et d'éducation populaire: Comment réinventer les politiques locales? ".

L'après-midi permettait de penser, à plusieurs voix, les arguments à mettre en exergue auprès des élus afin que les politiques de jeunesse et d'éducation populaire ne soit pas "la variable d'ajustement" de la reconfiguration territoriale. Parce qu'elle fragilise les capacités financières des collectivités, la réforme des collectivités territoriales porte le risque d'une reconfiguration des politiques publiques locales, au détriment notamment des actions développées par les associations de jeunesse et d'éducation populaire.

"Nous nous situons dans un passage majeur d'un mode d'organisation où l'éducation populaire a toute sa place sur le territoire, à un mode où l'on peut craindre pour son avenir même", s'émeut Daniel Soibinet.

La dégradation du soutien financier doit, selon les discutants de l'atelier, être endiguée par la mobilisation de divers acteurs, en faveur d'une politique transversale pour la jeunesse. La trasversalité implique d'activer l'ensemble des leviers favorisant l'autonomie des jeunes: Emploi, formation, logement, citoyenneté, éducation, culture, loisirs...Une exigence entravée par la tendance à la spécialisation des compétences des collectivités. "Jusqu'à présent, le financement des foyers de jeunes travailleurs relevait d'un plurifinancement de la commune, des départements et des régions. Pour le moment, nous ne savons toujours pas comment nous allons pouvoir continuer ce tour de table politique et économique", déclare un représentant de l'UNAHJ (l'Union Nationale pour l'Habitat des Jeunes), qui pousuit: "Très certainement, la question du logement pourra faire bouger la question jeunesse au niveau des agglomérations. Il faut espérer qu'au niveau territorial, cette question du logement servira aussi de levier pour placer la jeunesse au coeur de l'action publique".

Les compétences non identifiées vers une ou plusieurs collectivités sont fortement exposées aux aléas politiques et budgétaires. Pour le Cnajep, la compétence jeunesse doit être reconnue comme une compétence partagée entre l'Etat et les échelons des collectivités territoriales. "Il importe de clarifier les rôle de chacun et de confier le pilotage de l'action publique en matière de jeunesse à une collectivité chef de file".

Le développement du recours aux appels d'offre porte en lui le risque de marchandisation des services et place les associations dans une position de prestataires plutôt que de partenaires des pouvoir publics. "Les associations de jeunesse populaire portent des valeurs. Parallèlement, elles développent des activités qui sont considérées par les collectivités comme parti-prenante d'un marché concurrentiel", analyse le vice-président du Cnajep. "D'où une difficulté lorsqu'il s'agit de définir ce que nous mettons en avant face aux élus locaux: Une activité, ou bien un package (l'activité, nos valeurs, nos idées...). Nous, associations, devons clarifier notre argumentaire, au moment où le financement national passe au local".

Un discours que le président de l'association Rempart entend bien: "Il faut réaffirmer le sens du projet associatif", partage-t-il tout en appellant de ses voeux une certaine "unité du monde associatif", propre à contourner l'écueil d'une "mise en concurrence" des associations. Un représentatant du Crajep Languedoc-Roussillon évoque "des stratégies locales" à définir, pour que la concurrence entre les structures s'effectue "suivant des critères de compétence, notamment sa connaissance du territoire, et non sur un plan économique". "Nous pourrions nous entendre sur un prix unique", suggère t-il même.

La mutualisation des acteurs de terrain est une "piste", selon Daniel Soibinet. Reste à imaginer "des espaces" de négociation et de rencontre, entre associations mais aussi avec les techniciens et l'administration. "On ne peut parler de démocratie participative si on n'a pas un endroit où des questions puissent se discuter".

 

 

 

 

 

 

 

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