Archives » Actualité

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

Le système éducatif coréen: Un modèle pour la France?

Paru dans Scolaire le mercredi 08 décembre 2010.

Les élèves de 15 ans de Corée et de Finlande sont les plus performants en compréhension de l’écrit selon la dernière enquête PISA de l’OCDE. En lecture, La Corée se positionne au deuxième rang, derrière Shanghaï et devant la Finlande. En mathématiques, au quatrième, et au sixième en science. Parmi les pays qui ont amélioré leur "élite" entre PISA 2000 et PISA 2009, figure également en tête la Corée, qui aurait relevé ce challenge "sans augmentation de l'échec scolaire chez les jeunes les plus en difficulté". A l'inverse, en France, les écarts entre les élèves performants et les élèves en grande difficulté scolaire ne cessent de s'accroitre. "La France se caractérise par un écart de 15 point entre les scores en compréhension de l'écrit des meilleurs et des moins bons élèves de 15 ans." Des bilans qui doivent, selon Eric Charbonnier, de l'OCDE, mener à considérer le poids des choix politiques en matière d'équité.

Si le système finlandais fait l'objet d'une large littérature, on connait moins l'école coréenne. L'éducation maternelle est assurée aux enfants âgés de trois à cinq ans dans les écoles maternelles. A l'âge de six ans, les enfants reçoivent un avis d'admission dans une école située dans leur secteur résidentiel. A partir de l'entrée à l'école primaire, les enfants avancent automatiquement à la classe supérieure tous les ans. Depuis 1969, il n'y a eu aucune limitation concernant l'entrée au collège et tous ceux qui veulent entrer au collège ont obtenu une place dans l'établissement le plus proche de leur résidence. Les élèves sortant du collège ou ayant un niveau équivalent peuvent entrer au lycée. La durée des études est de trois ans et les élèves doivent payer des frais de scolarité. (voir le site de l'ambassade de Corée du Sud: ici)

En Corée, les cours privés qui se superposent à l’enseignement obligatoire ont pris une place prépondérante et soumettent les élèves à des emplois du temps démentiels. Derrière la performance de l’école en Corée du Sud, se cache un système éducatif parallèle, constitué d’organismes ou d’instituts de formation très souvent privés, appelés les Hagwons (ou Hakwon). Une très grande majorité d’écoliers et d’étudiants sont amenés à suivre leurs cours qui ont lieu le soir après l’école, ou après les cours à l’université. Nombre d’écoliers sont conduits par leurs parents au Hagwon et peuvent y rester jusqu'à 23 heures le soir.

"Entre 40 et 50 % des lycéens envisageraient le suicide, selon divers sondages. Selon une enquête menée par l’université Yonsei, les enfants coréens sont les moins heureux parmi les enfants des pays de l’OCDE", précise un article du quotidien La Croix, publié au mois de juin dernier et évoquant "l'enfance sacrifiée des élèves".

Le gouvernement a mis en place une série de mesures pour limiter l’influence des instituts privés. Dans les lycées, des cours supplémentaires obligatoires ont été mis en place. Les hakwons de Séoul ont été priés de clore après 10 heures le soir. "Devant la résistance des instituts – et des parents – qui continuent à défier le couvre-feu, les autorités ont dû promettre des récompenses à ceux qui dénonçaient les établissements hors la loi", ajoute La Croix.

Environ 30 % des diplômés de l’enseignement supérieur ne trouvent pas d’emploi dans leurs domaines d’étude, révélait un rapport de l'OCDE en 2008, qui concluait sur l'importance de renforcer les liens entre les universités et les entreprises et d’améliorer la concurrence entre les établissements d’enseignement. "Cependant, l’augmentation possible des dépenses est limitée par le fait que les dépenses d’éducation de la Corée sont déjà les troisièmes les plus élevées de la zone de l’OCDE, sans même tenir compte des 2 % de PIB dépensés au titre des instituts de tutorat privé (hagwon)."

L'OCDE préconisait "l’amélioration de la qualité de l’enseignement à tous les niveaux pour diminuer la demande de ce type de soutien scolaire, "allégeant ainsi la pression sur les étudiants et la charge financière des familles". (OCDE: étude économique de la Corée 2008)

Ce qu'on aura aussi moins relevé dans les conclusions de PISA 2009: Dans les classements mesurant l"'intérêt des élèves pour les matières enseignées", la Corée du Sud est en fin de peloton. Un système qui laisse peu de place à la créativité des élèves et au plaisir d'apprendre.

 

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →