France: Un nombre croissant d'élèves "en grande difficulté", selon Pisa 2009.
Paru dans Scolaire le mardi 07 décembre 2010.
Autant le dire de suite: Les résultats PISA 2009 pour la France sont moyens. Si l'hexagone reste dans la moyenne des pays de l'OCDE, les écarts entre les élèves performants et les élèves en grande difficulté scolaire ne cessent de s'accroitre. Par rapport à PISA 2000, la proportion d'élèves de 15 ans les moins performants en compréhension de l'écrit a augmenté de 5%. A l'inverse, celui des élèves les plus performants s'est accru par rapport à 2000: 9,6% en 2009. "La France se caractérise par un écart de 15 point entre les scores en compréhension de l'écrit des meilleurs et des moins bons élèves de 15 ans."
L'écart entre les sexes s'est également creusé entre PISA 2000 et PISA 2009, passant de 29 à 40 points de différence, en faveur des filles, "soit l'équivalent, en terme de niveau, d'une année scolaire".
En culture mathématique, comme en compréhension de l'écrit, la France se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE, avec de nouveau des différences significatives de performance entre les meilleurs et les moins bons élèves: Entre 2003 et 2009, la proportion d'élèves les moins performants est passée de 16,6% à 22,5%, quand les élèves les plus performants conservent une proportion stable. Par ailleurs, une baisse de niveau importante entre 2003 et 2009 s'observe: Les élèves français ont vu leurs résultats chuter de 14 points entre ces deux dates, quand les élèves du Mexique ont amélioré leur performance de 33 points, ceux de Turquie, de Grèce et du Portugal, de plus de 20 points, ceux d'Italie et d'allemagne, respectivement de 17 et 10 points.
Eric Charbonnier, de la direction de l'éducation de l'OCDE, précise que la France est le seul pays à ne pas publier ses donnée sur les écarts entre établissements, "ce qui constitue un droit pour les pays dans le cadre des études PISA".
L'impact du milieu socio-économique est conséquent en France, plus grand que la moyenne des pays de l'OCDE. 28% de la variation de la performance s'expliquerait par "les caractéristiques du milieu familial".
L'OCDE interroge également la politique d'intégration des minorités. Les élèves issus de l'immigration (13% des élèves testés) ont "deux fois plus de risques de compter parmi les élèves peu performants", selon PISA 2009. 35% des élèves de la deuxième génération n'ont pas atteint le niveau moyen contre 17% pour les autochtones. Point positif: la performance en compréhension de l'écrit s'améliore de 23 points entre les jeunes issus de la première et de la seconde génération.
La France se classe enfin parmi les pays de l'OCDE où la discipline est la moins respectée. Le climat en classe se serait dégradé entre PISA 2000 et 2009.
Pour finir sur une touche positive: Les élèves signalent des relations positives avec leurs enseignants. Même si elles semblent moins bonnes que la moyenne des pays de l'OCDE, elles sont en nette amélioration depuis PISA 2000, 88% des élèves ayant la sensation "que la plupart des enseignants les traitent de manière juste".
Parmi les pays qui ont amélioré leur "élite" entre PISA 2000 et PISA 2009: Le Japon et la Corée. "Ces pays ont réussi à accroitre nettement la proportion des très bons élèves". La Corée aurait relevé ce challenge "sans augmentation de l'échec scolaire chez les jeunes les plus en difficulté", quand le Japon aurait connu un accroissement parallèle du nombre d'élèves en echec scolaire". Des bilans qui doivent, selon Eric Charbonnier, mener à considérer le poids des choix politiques en matière d'équité.
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