L'Ecole française doit passer de "bonne" à "très bonne"
Paru dans Scolaire le dimanche 05 décembre 2010.
"Si l’on s’en réfère aux classements internationaux de référence, l’enjeu pour la France
est de passer du niveau 'bon' au niveau 'très bon' puis 'excellent', tout en assurant l’homogénéité de ce niveau sur l’ensemble de son territoire." C'est la conclusion pour la France d'un rapport publié par McKinsey à la veille de l'annonce des résultats de PISA. Titré "Les clés de l’amélioration des systèmes scolaires" et fondé "sur l’analyse approfondie des systèmes scolaires qui ont progressé à travers le monde", il "montre que tout système scolaire peut progresser de façon importante et rapidement, en moins de six ans".
Dans un rapport précédent, l'entreprise de conseil en stratégie, qui s'adresse habituellement plutôt aux entreprises, a montré que les systèmes scolaires les plus performants savaient valoriser le métier d’enseignant pour recruter les meilleurs, favorisaient une amélioration continue des pratiques pédagogiques des enseignants et apportaient un soutien renforcé donné aux élèves et établissements les plus en difficulté.
Il ajoute que "que les résultats des élèves ont stagné ou régressé au cours des dix dernières années dans beaucoup de pays", mais que le Land de Saxe en Allemagne, le district de Long Beach en Californie, la Lettonie, le Madhya Pradesh en Inde, le Minas Gerais au Brésil, et la région du Cap-Occidental en Afrique du Sud, ont notablement amélioré les résultats de leurs élèves, et ont parfois gagné l'équivalent d’un semestre.
Mais les leviers ne sont pas les mêmes dans un système "faible" qui veut passer à "correct", puis à "bon", à "très bon" et à "excellent". "Pour des systèmes ayant une bonne performance, comme celui de la France", la première priorité serait donc "l’accompagnement des jeunes enseignants sur le terrain par leurs collègues expérimentés", "une préparation plus systématique des cours en commun, le partage des bonnes pratiques au sein de l’établissement" et le rôle d'animateur du chef d’établissement. McKinsey cite l’Ontario, où "l’emploi du temps des enseignants comporte des plages consacrées à la préparation des cours en commun", où des réunions sont organisées pour le partage des bonnes pratiques, qui sont diffusées "au sein de l’établissement ou au sein du district". Le rapport cite également en Corée le tutorat des jeunes enseignants par leurs aînés.
"Alors que les systèmes éducatifs les moins performants s’améliorent principalement
grâce à des initiatives dictées par les administrations centrales", ceux qui sont bons ou très bons "continuent à s’améliorer lorsque l’administration centrale accroît les responsabilités et les marges de manoeuvre des structures régionales et des établissements pour adapter les pratiques d’enseignement à la réalité locale".
Le résumé est téléchargeable sur le site des Echos et le rapport complet, en anglais, ici.