Enseignants stagiaires: le ministre et les syndicats ne voient pas les mêmes situations
Paru dans Scolaire le mercredi 01 décembre 2010.
"Moins de 1% des [enseignants] stagiaires repérés en difficulté", note le ministre de l'Education nationale qui présentait, ce mercredi 1er décembre, un "point d'étape" (téléchargeable sur le site du ministère). "Nous ne pouvons pas dire que nous sommes en difficulté à nos tuteurs puisque c'est de leur jugement que dépendra notre titularisation", expliquent les 4 stagiaires qui avaient accepté de témoigner devant la presse à l'invitation du SNUIPP-FSU. Les 4 jeunes femmes se disaient "en difficulté".
Selon une enquête du SNES-FSU, 63% des stagiaires en collège et lycée font 18h de cours et plus, et ils consacrent plus de 2h à la préparation d'une heure de cours. Si 9 sur 10 ont un tuteur, à la veille des vacances de Toussaint, 20% d'entre eux n'avait eu aucun temps de formation. Deux sur 10 se disent "à l'aise", mais deux autres se disent "angoissés" et beaucoup sont "débordés", "fatigués", "stressés".
Dans le premier degré, où des mesures transitoires avaient permis que les stagiaires bénéficient d'un "semblant de formation", selon la formule du secrétaire général du SNUIPP, l'insatisfaction est surtout liée aux incohérences de l'administration. Certains notamment ont été "très mal accueillis" par leurs collègues et surtout par les parents s'ils prenaient la place de quelqu'un à qui on avait promis qu'il garderait ce poste toute l'année (l'enquête est téléchargeable sur le site du syndicat).
Le ministère titre ce chapitre de son bilan d'étape: "des enseignants mieux formés et mieux accompagnés". Le SNUIPP demande une formation professionnelle en alternance, des temps de regroupement à l'IUFM "pour l'analyse des situations professionnelles vécues" et pour des formations "aux différentes facettes du métier", ainsi que des parcours qui permettent aux stagiaires "de s'exercer dans tous les cycles"...