2011: lancement de la première étude nationale qui suivra 20 000 enfants durant 20 ans pour analyser leur développement, appréhendé dans un contexte familial, social, économique, environnemental et éducatif
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mercredi 01 décembre 2010.
En 2011, une cohorte de 20 000 enfants qui naîtront cette année là, choisis dans près de 500 maternités réparties sur le territoire métropolitain, sera suivie par plus de 60 équipes de recherche qui analyseront leur développement, durant 20 ans, au travers de leur histoire familiale et de leur parcours éducatif.
90 projets pluridisciplinaires ont été retenus dans ce projet Elfe (étude longitudinale française depuis l'enfance) "Grandir en France" pour mieux connaître et analyser les effets de la pauvreté et des transferts sociaux sur les familles, et particulièrement sur les enfants, les effets des évolutions des structures familiales sur le devenir des enfants après rupture du couple parental; pour comprendre la genèse des situations et des comportements à risque via des recherches associant sciences sociales, cliniques et épidémiologiques; pour analyser l'impact des expositions aux principaux polluants environnementaux sur la santé, etc.
D'autres pays ont déjà lancé cette démarche depuis des années, notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne. Si en France, l'outil cohorte est de plus en plus utilisé (à l'INSERM par exemple), à ce jour peu de cohortes concernent des enfants et aucune n'a une approche aussi pluridisciplinaire. Cette étude longitudinale était réclamée par de nombreuses structures, comme l'INSEE et l'INED d'ailleurs porteurs du projet avec pour partenaires la DREES du ministère de la Santé et de l'Emploi, la DEPP du ministère de l'Éducation nationale, l'InVS, le CERC, le Haut comité de la santé publique...
Montrer notamment le lien entre inégalités et exposition à des conditions défavorables
Ces structures voient un lien entre inégalités et exposition à des conditions défavorables mais estiment indispensable, pour repérer les étapes majeures de ces processus, d'avoir une observation suivie, et non purement rétrospective, et qui prenne en compte toutes les dimensions (économiques, familiales, scolaires…).
Différentes équipes analyseront, par exemples: les effets des séparations parentales, des recompositions familiales et de la résidence alternée sur le développement de l'enfant; la violence (physique et psychique), y compris contre soi-même (comme l'automutilation, l'anorexie, la tentative de suicide), en lien avec le contexte familial et notamment le stress économique; l'interaction entre la construction des rôles sexués durant l'enfance et les orientations scolaires; la transmission des pratiques culturelles à travers les âges et la place des médias dans l'environnement de l'enfant en s'attachant au rôle joué par la famille, l'école...; les facteurs d'inégalités scolaires à travers l'étude des pratiques culturelles, des situations familiales, du milieu familial, de l'école fréquentée et de leurs interactions... Sur ce dernier point, le principal intérêt est de suivre les parcours scolaires pour avoir une connaissance précise des problèmes rencontrés par les enfants à différentes étapes de leur vie, difficultés dans l'apprentissage, de socialisation intra et extra scolaires...
Le projet détaillé est en ligne sur le site "Grandir en France"