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Rythmes scolaires et numérique à l'école... quelles relations entre les communes et l'Etat?

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 24 novembre 2010.

Quels compromis faire sur les rythmes scolaires, tout en prenant en compte les besoins des élèves et les contraintes des communes? Quels engagements les maires peuvent-ils prendre pour une modernisation de l'école par le numérique? Ces deux questions étaient posées au Salon des maires, ce mercredi 24 novembre, lors du 93 congrés des maires et des présidents de communautés de France (Paris).

Michel Heinrich, maire d'Epinal, a présenté la politique éducative menée par sa Ville. Un tiers des quelque 3 000 élèves de la ville bénéficient de l'Aménagement du Temps de l'Enfant, avec un temps scolaire le matin et des activités sportives et culturelles l’après-midi, et un peu moins de vacances. "Notre système semble faire ses preuves, notamment dans les quartiers à problèmes sociaux. Les enfants en difficulté en CE2 rattrapent très facilement le niveau. En CM2, ils obtiennent les même résultats que les autres enfants de la ville", s'est réjoui le maire, s'estimant "satisfait du système", mais regrettant "qu'aucune évaluation objective de ce programme n'ait été effectuée au niveau national, malgré de nombreuses demandes". Il précise que 87 intervenants encadrent les enfants l'après-midi.

"Toute politique publique a besoin de reposer sur l'évaluation", lui répond Jean-Michel Blanquer (DGESCO). "L'époque est révolue où l'on faisait tout, tout de suite. Il s'agit à présent de tester les choses. Des initiatives locales, régionales, nationales sont lancées, la plupart des expériences auront à être évaluées."

Les différents intervenants de la matinée ont unanimement souligné la difficulté de s'entendre sur une réorganisation du temps scolaire "dans l'intérêt de l'enfant", Jean-Michel Blanquer pointant une "certaine hypocrisie entre les discours tenus et les pratiques locales effectivement mises en oeuvre". "Chacun doit faire un pas: Les parents, les enseignants, les collectivités territoriales, les professionnels du tourisme" a t-il estimé. Pour lui, le débat local doit prendre en compte l'intérêt de chacun des acteurs (parents, collectivités locales, enseignants..), l'offre éducative et culturelle et l'offre des internats.

Eric Favey (Ligue de l'enseignement), souligne pour sa part l'importance "de combiner cadre national et local", estimant que l'appel de Bobigny "allait dans ce sens". Il s'agirait  d'"éviter des disparités entre les situations locales" grâce à la fixation d'un cadre national, et d'amener l'Etat à "reconnaitre l'importance des projets locaux, articulés autour de projets d'établissements".

Sur la question du numérique, l'importance de définir le lien entre l'Etat et les communes a pareillement été affirmé: "Il faut fixer une règle du jeu qui définisse le rôle de chacun dans l'élaboration des contenus d'apprentissage, le financement de l'équipement numérique et de sa maintenance", déclare J-M Blanquer. "Cette question fera l'objet d'évaluations dans le futur, grâce à des rapports approfondis de l'AMF, l'ADF, l'ARF". Il a ajouté qu'"il n'allait pas de soi" que ces sujets soient assurés par l'Etat.

"Attention, les TICE ne constituent pas l'outil magique qui facilitera tous les usages à l'école", a prévenu Sébastien Sihr (SNUIPP-FSU). "Ce n'est pas l'outil qui permet d'avoir des résultats pédagogiques et académiques, mais l'usage qui en est fait." Plusieurs propositions ont été formulées: La mise en place d'un référentiel national de formation des enseignants, la rédaction d'une convention entre l'Etat et les communes qui précise la hauteur des financements et clarifie la question de la maintenance, ainsi que la création d'un fonds de péréquation qui viendrait aider les communes les plus déshérités; enfin la création d'un observatoire dédié au numérique: "Il s'agit d'identifier les écoles sous dotées et d'alimenter une réflexion autour de la formation des équipes".

"L'essentiel est d'arriver à une règle du jeu claire, souligne J-M. Blanquer, quitte à faire des différences entre les collectivités qui peuvent assurer financièrement la maintenance et d'autres plus en difficultés, qui seraient aidées par l'état".

Luc Chatel devrait préciser les orientations du ministère sur le numérique à l'école demain 25 novembre. Certains maires présents lors de ce débat ont néanmoins déclaré "craindre" que cette annonce concerne davantage "les évolutions de la formation des enseignants en matière de numérique" que la question épineuse du financement des équipements par les communes. 

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