L'INRP deviendrait "l'Institut Français de l'Éducation" (IFE).
Paru dans Scolaire le lundi 22 novembre 2010.
Le rapport Winkin, que le Café Pédagogique s'est procuré, décrit l'avenir de l'INRP. Selon, ce rapport, l'institut deviendrait "l'Institut Français de l'Éducation" (IFE) intégré dans l'Ecole Normale Supérieure de Lyon. Le rapport, remis à Luc Chatel et à Valérie Pécresse pour envisager la refondation de l'institut, fixe les grands principes qui doivent dorénavant sous-tendre ses actions: "Il faut qu’il devienne incontournable pour ses partenaires ; il faut qu’il cultive l’extraversion ; il faut qu’il mette sa maîtrise des diverses temporalités de la recherche au service d’une culture d’anticipation".
"Référence nationale", l'IFE est appelée à devenir "un repère pour les institutions et organisations internationales" (Commission européenne, OCDE ou Agence Universitaire de la Francophonie). Il devra également "se positionner en appui direct aux académies et établissements dans la mise en place et l’évaluation de leurs innovations".
Pour les auteurs du rapport, il serait très utile que l’IFE s’adosse à une institution internationale de référence. "La Harvard Graduate School of Education, la Graduate School of Education de l’Université de Pennsylvanie, le Teachers’ College de Columbia, la Graduate School of Education and Information de UCLA seraient autant de possibilités, autant par leur capital scientifique que leur capital symbolique". Ces derniers précisent également que les nouveaux recrutements d’enseignants chercheurs "devront refléter cette internationalisation du nouvel institut". Autre forme d'ouverture souhaitée: Le rapprochement avec le monde socio-économique. "L’INRP est resté jusqu’à présent trop à l’écart du monde de l’entreprise. A l’exception des partenariats éditoriaux avec les grands groupes d’édition scolaire et parascolaire (Hachette, Hatier…) et d’une récente réponse à une sollicitation de Microsoft22, l’institut n’a guère développé ces relations", estime le rapport. Le nouvel institut pourrait notamment servir d'expertise pédagogique sur certaines thématiques (jeu sérieux, e-learning).
Au niveau organisationnel, le rapport préconise la réorganisation en 5 pôles de recherche du nouvel institut: pôle "recherche et formation initiale", qui pourrait s’appeler "observatoire des pratiques éducatives", pôle de "veille, d’expertise, d’évaluation, de certification et d’intervention dans le champ éducatif", pôle "Diffusion des savoirs", pôle "Patrimoine scientifique" et pôle "fonctions support" (Affaires financières, ressources humaines, service juridique).
Le rapport invite à développer les "chantiers transversaux", à partir de conceptions "pragmatiques",citant notamment "le bonheur à l’école" ou "la pédagogie universitaire", la professionnalité enseignante (avec un appel au renforcement du programme Neopass@action) ou la culture numérique. Le nouvel institut est appelé à développer une culture du projet: "Celle-ci intégrera explicitement des objectifs de réalisation, des délais et des coûts associés, ainsi que les modalités de pilotage et d’évaluation de ces projets".
La situation de l’ensemble des personnels de l’actuel INRP devrait, selon le rapport, être définie avant la fin de l’année 2010. Concernant les recrutements, le rapport indique que les enseignants détachés devront quitter l’établissement au bout de cinq ans (contre quatre ans renouvelables une fois, soit théoriquement huit ans actuellement). Le rapport précise qu'il s’agira de remettre à plat la définition de "service" pour les enseignants-chercheurs de l’INRP, qui, à l’heure actuelle, "bénéficient de généreuses décharges pour gestion d’équipes et autres responsabilités collectives, liées à l’histoire de l’établissement". "Il faudra aligner leur service sur celui des enseignants chercheurs de l’ENSL".
Dans son analyse, le Café se montre réservé, regrettant que "les incertitudes qui pèsent sur le maintien dans l’emploi de nombre de personnels actuels de l’INRP (contractuels, ouvriers et techniciens, ingénieurs, enseignants détachés) ne soient absolument pas levées".