Culture et arts : Toulouse propose 75 parcours pédagogiques gratuits aux écoles, dans tous les champs
Paru dans Scolaire, Culture le vendredi 19 novembre 2010.
"On ne voulait plus de poussiérage", explique-t-on à la mairie de Toulouse. Celle-ci avait constaté, lors des Assises de la Culture organisée en 2008, que l'offre culturelle existait bien sur la Ville mais que la mise en relation avec les écoles était quasi-inexistante, les artistes, hors structures relevant de la municipalité, pas impliqués dans l'éducation et que l'accès aux structures ne relevait que du ponctuel. Une offre mais "qui n'allait pas plus loin". Des sorties ponctuelles, sans plus.
La nouvelle équipe municipale a voulu proposer des parcours pédagogiques gratuits aux écoles (comprenant aussi la prise en charge des déplacements quand il y a lieu), et construits expressément pour les classes, de la grande section de maternelle au CM2. La Ville ne veut "surtout pas marcher sur les plates-bandes de l'Education nationale", mais estime avoir "un rôle à jouer dans l'éducation et l'égalité des chances et d'accès à la culture".
La Ville faisait le premier bilan du dispositif ce jeudi 18 novembre. En un an, elle a plus que doublé l'entrée des élèves dans ces parcours. Cette année, ce sont plus de 7 100 élèves de 303 classes issues de 97 établissements qui bénéficieront de ces parcours, alors que 3 000 élèves avaient goûté aux parcours l'an passé. La mairie espère les généraliser d'ici 2014 à l'ensemble des classes concernées sur les 200 écoles de la commune et que tous les élèves aient effectué en CM2 au moins 6 parcours où ils auront été sensibilisés mais aussi acteurs.
Tous les champs culturels et artistiques couverts
La mairie le concède, les parcours culturels ne sont pas nouveaux en France. Mais soit les dispositifs s'appuient exclusivement sur les équipements publics, comme c'est le cas à Annecy, ville pilote en la matière, soit ils ne sont pas gratuits, soit ils se font hors temps scolaire, soit ils se limitent à quelques aspects culturels comme à Lille où le service éducatif propose aux élèves des projets pédagogiques de découverte de leur environnement urbain (architecture, histoire et urbanisme), alternant parcours en ville et ateliers en classes. "Des petites choses existent dans toutes les grandes villes", explique la mairie. "Mais ça n'est pas complet ou quand ça l'est, cela relève de l'événementiel. Toulouse a choisi à la fois la gratuité et la multidisciplinarité en faisant aussi participer (et en les subventionnant) les structures indépendantes."
C'est, selon la Ville, l'aspect le plus novateur: 31 sur les 49 structures associées à ce jour sont des associations indépendantes. Ce qui permet d'élargir les thématiques au-delà du patrimoine ou de la musique classique, en proposant des parcours en arts visuels et plastiques, la culture scientifique, la lecture, le spectacle vivant. Ces parcours visent à sensibiliser via des visites, présentations, rencontres avec des artistes (en classe ou sur site) et à faire participer les élèves à la création. Ce, sur des durées variables, d'une journée à une semaine.
En musique, des parcours permettent de découvrir les percussions ou encore la culture rock, avec le magazine Fanzine et l'approche des instruments. L'association "Plein Gaz" propose une découverte de la biodiversité en travaillant, avec des plasticiens, sur des créations d'insectes. Up Radio propose avec son studio mobile des parcours du CE2 au CM2 qui mettent les élèves successivement en position d'auditeur puis d'acteur puisqu'ils créeront une émission.
Pour offrir une "offre pédagogique structurée", la Ville a aussi inscrit cette année l'élaboration de parcours dans le cahier des charges des demandes de subventions des plus grosses structures. C'est par exemple le cas pour des Festivals tels le Marathon des Mots ou le Printemps de Septembre.
Le réseau des bibliothèques de la Ville met à disposition des enseignants des valises thématiques pour les aider à exploiter les parcours en classe tout l'année, une condition pour être retenu sur un parcours.