Il faut considérer l'éducation comme un bien public (OCDE)
Paru dans Scolaire le jeudi 04 novembre 2010.
"Apprendre à penser, non à régurgiter", "Considérer l'éducation comme un bien public, et une responsabilité politique", "Vouloir inculquer un amour durable du savoir et l'esprit critique plutôt que d'enseigner les réponses à des tests", "Permettre à tous les enfants de développer leurs compétences", "Donner aux enfants issus de milieux défavorisés ou issus de l'immigration les mêmes chances qu'aux autres de bénéficier d'un enseignement de qualité". Ce sont les 5 priorités qui ressortent d'une consultation lancée par l'OCDE dans 90 pays, et à laquelle ont participé 27 000 étudiants, parents, enseignants et experts, et dont l'organisation publie les résultats à l'occasion du Forum sur les politiques d'éducation (voir l'agenda de ToutEduc). Voici des échos d'une table ronde de ce jeudi 4 novembre.
Bob Harris, président du groupe de travail "éducation" de la commission syndicale (TUAC) auprès de l'OCDE, estime que les "miracles" que représentent à chaque fois la rencontre de l'intelligence d'un enfant et de celle d'un enseignant ne peuvent pas être reconnus par un système de rémunération au mérite. Mais, contrairement à lui, Charles Leadbeater, ancien conseiller de Tony Blair, estime que les systèmes publics ne sont pas propices à accueillir les innovations, qu'ils digèrent et neutralisent. Celui-ci plaide pour la reconnaissance des enseignements entre pairs, et demande qu'on ne limite pas l'éducation au travail des enseignants.
Pour Attilio Oliva, responsable de la commission patronale auprès de l'OCDE (BIAC), l'inspection des établissements, qui coûte très cher, est très efficace. Il demande aussi qu'on travaille avec les syndicats à l'élaboration de procédures d'évaluation des enseignants, qui permettent de récompenser le mérite. Franck Vandenbroucke, ancien ministre flamand, voudrait qu'enseignants et employeurs trouvent un langage commun pour définir, par secteurs, les compétences requises, mais il en constate la difficulté, les entreprises n'ayant nulle envie de donner ainsi matière à des discussions houleuses sur de nouvelles échelles de rémunération.