Mise concurrence des établissements scolaires: très peu d'effets (OCDE)
Paru dans Scolaire le mercredi 03 novembre 2010.
La mise en concurrence des établissements scolaires a très peu d'effets sur les résultats des élèves, lorsqu'elle en a, estime l'OCDE dans une publication fondée sur des travaux menés en Chine, aux Etats-Unis et en Europe (téléchargeable, en anglais, ici). En revanche, l'introduction de mécanismes de marché permet rarement d'augmenter la mixité sociale ou ethnique. Elle a plus souvent l'effet inverse.
L'OCDE se demande surtout pourquoi ces politiques, sujet de tant de controverses, ont des résultats si ténus. Elle constate d'abord que la concurrence est limitée aux établissements d'une même zone géographique, et que la qualité d'un établissement dépend d'abord des caractéristiques socio-culturelles des familles de ses élèves. De plus, les marges de manoeuvre des établissements pour répondre à la demande sont faibles. Les politiques de communication, pour faire valoir leurs résultats, prennent beaucoup de temps, et ont moins d'influence que les réputations construites sur les réseaux sociaux. De plus, les responsables ne réagissent pas aux premiers signes du "marché", dès qu'ils perdent quelques élèves. Mais lorsque s'instaure, dans un secteur donné, un climat de compétition, il se diffuse rapidement aux autres établissements.
Quant aux parents, ils n'exercent pas leur liberté de la même façon selon les catégories sociales et ethniques, mais quand ils le font, ils ont d'autres moyens que ceux que prévoient les politiques publiques, et d'abord celui de déménager, ou d'opter pour l'enseignement privé.