50 chercheurs appellent la gauche à retrouver l'ambition du plan Langevin-Wallon
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mercredi 20 octobre 2010.
50 chercheurs lancent un appel aux partis de gauche pour qu'ils envisagent "une grande réforme démocratique de l’école" à l’heure des élaborations programmatiques qui précèdent les échéances électorales de 2012. "La gauche devra hisser le financement de l’école au niveau nécessaire", mais "l’urgence" est "à la conception et à la mise en chantier d’une grande réforme scolaire, retrouvant l’ambition du plan Langevin-Wallon de 1947, en franche rupture avec la logique ségrégative qui domine aujourd’hui notre système éducatif".
Ils évoquent une situation marquée par "l’anxiété, le mal-vivre, la souffrance des élèves, des parents et des enseignants", et une "école [qui] peine toujours à corriger les inégalités culturelles et à satisfaire aux attentes d’aujourd’hui". Ils estiment que, depuis 1959, "les promoteurs de notre actuelle 'école unique' [primaire et collège, NDLR] ont toujours admis le principe de parcours tôt différenciés et d’une progression des scolarités qui maintienne les écarts sociaux, assurant une employabilité minimale à un pôle, et une qualification compétitive à l’autre".
Cela suppose "la mise en cause de la structuration concurrentielle du système éducatif", marquée par la compétition entre établissements et entre élèves, et "l’ouverture d’un grand chantier associant enseignants et chercheurs et visant à déterminer les moyens d’une amélioration massive des apprentissages", les enseignants, "mieux formés et dotés d’une capacité d’expérimentation autonome", y participant et reprenant ainsi "collectivement la main sur leur métier".
L'appel est ouvert à la signature sur le site du "Groupe de recherche sur la démocratisation scolaire". Le GRDS est "un groupement autoconstitué en 2008 de chercheurs professionnels et non professionnels", qui considérent "l’école comme un grand enjeu politique". "Il est indépendant de toute structure universitaire, libre en ce sens des programmations et identités des laboratoires de recherche, et s’autorise toute intervention qui lui paraît souhaitable dans le champ du débat politique".