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"Busing": un quartier de Périgueux réclame son retour

Paru dans Scolaire le mardi 05 octobre 2010.

Selon Sud-Ouest, plusieurs familles du quartier de La Catte à Bergerac "envisagent de faire une grève de l'école" pour réclamer le retour du "busing" qui avait été mis en place "pour éviter la concentration des élèves issus des familles d'origines immigrées": deux bus "redispatchaient" les enfants entre les écoles de la ville. Pour une mère de famille, "c'est un dispositif qui a fait ses preuves. On le voit aux parcours scolaires des enfants qui en ont bénéficié. Et voilà qu'aujourd'hui on veut nous le retirer sans aucune raison et surtout sans aucune concertation." 

Pour la mairie, seules 3 familles étaient demandeuses, mais selon les parents, "opportunément soutenus" par le député (non inscrit) Daniel Garrigue, 76 enfants sont concernés. Les familles menacent de faire la grève de l'école, et dénoncent une mesure dictée par des raisons économiques. Le dispossitif avait été mis en place en 1996.

Selon Joao Palma, doctorant en sociologie, le busing, inscrit dans le plan "Espoir Banlieues", devait concerner 50 communes volontaires. Au total, seules une dizaine de Villes s'y sont engagées. Cette expérimentation s'inspire du dispositif mis en place aux USA dans les années 70, mais, après des évaluations qui concluaient à son inefficacité, cette politique a été abandonnée à la fin des années 90. Elle a provoqué le mécontentement de familles aisées dans des quartiers à majorité blanche, mais aussi celui de familles habitant les quartiers défavorisés, "dont les enfants perdaient un temps considérable dans les transports et ne pouvaient plus faire des activités périscolaires". De plus, "l’éloignement géographique des écoles a affaibli les liens entre les enseignants et les parents d’élèves". 

En France, le dispositif a été mis en place en 1966 dans deux écoles de Gennevilliers, et l'évaluation concluait "que les avantages dépassaient les inconvénients", mais que le succès de l'expérience dépendait de l’engagement des personnes concernées. A Bergerac, une étude  de 2003, "indique que les résultats scolaires des élèves transplantés ont connu une légère augmentation, mais que, placés dans un contexte plus compétitif, ces élèves avaient développé une image dévalorisée d’eux-mêmes et de leur quartier".

L'étude est disponible sur le site de l'ANDEV

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