Festival du film d'éducation : l'IA, les nouvelles images, l'esprit critique, et des centaines de films disponibles...
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture le jeudi 04 décembre 2025.
"Les annonces des ministres de l’Éducation nationale et de la Culture font écho aux objectifs (du) festival international du film d'éducation", fait valoir son directeur : "Chaque année le FIFE propose à plus de 50 000 jeunes aux quatre coins de la France et dans tous les territoires ultramarins, des centaines de films, projections inscrites dans des parcours éducatifs, avec un accompagnement culturel et une démarche d’éducation critique." Et non sans un peu de malice, le site du festival rappelle les propos de Philippe Meirieu l'année dernière, "le cinéma avec son rituel, avec sa linéarité, avec sa gestion du temps, est un excellent contre point à l’usage addictif des écrans qui sont instrumentalisés par les géants du numérique".
La 21ème édition du festival, qui offrira samedi une "carte blanche" au cinéma balte après avoir projeté en quatre jours une centaine de films, des courts et des longs métrages, documentaires ou fictions, d'animation pour certains, destinés à des enfants des maternelles voisines comme à des adultes, essaimera et rendra possibles quelque 800 "projections citoyennes", à Flavacourt (Oise, 677 habitants) comme à Montpellier (Hérault, 307 000 habitants) et dans les départements ultra-marins, avec un catalogue d'un millier de films pour lesquels les droits ont été négociés.
Il s'agit d' "offrir aux enfants, adolescents et jeunes des opportunités de découvrir un cinéma de qualité, à dimension citoyenne", mais aussi de "renforcer les compétences de tous les éducateurs et 'passeurs' d’éducation", de "valoriser une éducation critique (...) aux médias et à l’image, de "lutter contre toutes les discriminations"...
Comme les autres années, cette édition permet à des élèves des lycées voisins, notamment le lycée Senghor d'Evreux, ou plus lointains, de s'essayer à l'interview filmée, à l'écriture de scénario ou au maniement des caméras. Pour Lucie et Shanit, élèves de seconde (option cinéma) et de première (spécialité cinéma), ça change tout, de tenir la caméra, de régler les projecteurs, alors qu'en classe, même si on leur montre comment ils fonctionnent, ça reste abstrait.
Occupées à préparer une prise de vue, elles n'ont pas vu la sélection de 8 petits films "best of IA", l'aboutissement d'une journée consacrée aux "tendances mondiales du futur de l'image", marquée par une conférence et un débat sur les apports et les dangers de l'intelligence artificielle, dont les deux lycéennes se méfient, "ça limite nos idées", "ce n'est pas nous qui choisissons". "I'm not a robot", un court métrage néerlandais, ou "Duck" (UK), auraient pu les convaincre du contraire....
"Le festival a toujours fait une place importante aux nouvelles images", commente Christian Gautellier qui en est le directeur. Il avait programmé des "web documentaires" quand le genre n'était pas reconnu, et il a organisé la vision en réalité virtuelle, avec casques, pour des films expérimentaux qui offrent une nouvelle vision des formes... Mais l'an prochain, le festival ira plus loin, ne présentant plus les images créées par l'IA pour elles-mêmes, mais dans la mesure où elle ouvre des perspectives pour l'éducation. Il entend également consolider sa dimension internationale, marquée notamment cette année par la projection d'un film venu de Bielorussie, ce qui est extrêmement rare, de deux films brésiliens, d'un partenariat renouvelé avec la Grèce...
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