Orientation : les anciens élèves jouent un rôle important, sans le savoir souvent (IPP)
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 03 décembre 2025.
"Les déterminants de l’orientation dans le supérieur demeurent imparfaitement compris" constate l'IPP qui ajoute que, "à niveau scolaire équivalent", les élèves d’origine sociale modeste ont des chances nettement plus faibles de considérer ou d’intégrer des formations sélectives. L'Institut des politiques publiques propose donc une analyse originale, et se demande "dans quelle mesure les choix d’orientation post-bac des élèves de terminale d’un lycée influencent les vœux et admissions des élèves de la cohorte suivante". En effet, "face à la diversité des formations proposées sur la plateforme Parcoursup, les lycéens s’appuient souvent sur des exemples concrets pour construire leur projet d’orientation".
La réponse est nette : Dans les lycées où d'anciens élèves ont été admis à une formation, la probabilité qu’au moins un(e) lycéen(ne) y postule l’année suivante est supérieure d’environ 5 points de pourcentage, passant de 35 à 40 %. "L'influence des anciens élèves varie selon les caractéristiques des lycées", elle est "particulièrement prononcée dans les lycées de petite taille, sans doute parce que les interactions entre élèves de différentes cohortes y sont plus fréquentes (...). L’intensité de l’effet dépend également du niveau scolaire des lycées (...). Les élèves des établissements aux plus faibles résultats au baccalauréat réagissent davantage aux admissions d’anciens élèves dans des formations sélectives, tandis que dans les lycées présentant les meilleurs résultats, l’effet est plus marqué pour des formations moins sélectives."
Il semble d'autre part que "les enseignants s’appuient sur les admissions passées pour orienter leurs recommandations", ce qui explique que "l'influence des admissions d’anciens élèves sur les choix des cohortes suivantes s’observe uniquement lorsque les élèves partagent le (la) même professeur(e) principal(e)".
Autre facteur, le genre et le milieu social : "les filles sont plus enclines à envisager une orientation vers une formation lorsqu’une ancienne élève y a été admise l’année précédente, alors qu’aucun effet significatif n’est observé lorsque l’admission concernait un élève masculin. En revanche, les garçons réagissent de manière comparable quel que soit le sexe de l’ancien(ne) élève (...). Les élèves issus de milieux très favorisés réagissent principalement à l’admission de justesse d’un(e) ancien(ne) élève également très favorisé(e), et il en va de même pour les élèves d’origine sociale défavorisée."
La note de l'IPP ici