E. Geffray s'engage à améliorer le dialogue social (CFDT)
Paru dans Scolaire le jeudi 23 octobre 2025.
Edouard Geffray "fera tout pour instaurer un dialogue social le plus qualitatif possible" et il s'engage à informer "avant tout le monde" les organisations syndicales des décisions qu'il sera amené à prendre. La CFDT (enseignement public et enseignement privé) était reçue en audience hier 22 octobre et la FEP nous a communiqué un compte-rendu de cette rencontre.
Le ministre de l'Education nationale a listé ses priorités. En ce qui concerne la formation continue des enseignants, il souhaite mettre l’accent sur la difficulté scolaire et plus généralement, il dit s’intéresser prioritairement aux 15% d’établissements où les élèves sont les plus en difficulté.
Edouard Geffray fera aux organisations syndicales des "propositions" pour lutter contre les "disparités considérables" qu'il constate en termes de mixité sociale, il voudrait casser la dynamique de l'entre-soi et avancer sur la mixité sociale dans le privé sous contrat alors que les établissements privés se trouvent plus souvent dans des quartiers "gentrifiés".
A propos de leurs inspections, dont l'intensification est un motif de satisfaction pour la FEP-CFDT, celle-ci souhaiterait que les équipes soient tenues informées "des résultats des visites", elle évoque les propos du SGEC (le secrétaire général de l'enseignement catholique) qui dénotent "un regard particulier" sur le contrat d'association. Sur l'EVARS, la fédération fait état de dérives dans la façon d’aborder l’éducation à la sexualité dans des établissements privés sous contrat, y compris de journées entières qui sont consacrées à des rencontres pères-fils ou mère-filles organisées avec des associations confessionnelles. Le ministre a rappelé qu'on ne peut pas refuser à un établissement privé son caractère confessionnel mais que des temps religieux ne peuvent être imposés aux élèves et que les enseignants sont des agents publics qui ne peuvent pas être payés pour mener une activité confessionnelle.
Valérie Ginet a bien noté qu'Edouard Geffray est conscient que la multiplication des ministres, des injonctions et des réformes annoncées et mal mises en oeuvre font souffrir les personnels. La secrétaire générale de la FEP ajoute qu'à son avis, il veut se poser, avoir des projets de long terme concernant l'offre de formation, scolaire et tout au long de la vie dans un contexte de baisse démographique, il se demande aussi comment faire pour préserver ou restaurer la sérénité de l’espace scolaire et périscolaire. Il n'a pas renié les convictions partagées avec les ministres qu'il a servis, "c'est le même homme, mais dans un autre costume".
Les deux fédérations de la CFDT lui ont par ailleurs fait part de leurs inquiétudes liées au budget et à l'absence d'annonces sur les questions de transition écologique, sur la réforme de la voie professionnelle, sur l'amélioration des conditions de travail et des rémunérations, sur la nécessité pour l'Ecole de travailler avec les acteurs de terrain, ceux qui connaissent la précarité, la pauvreté dans les territoires. La FEP fait remarquer que les organisations syndicales du privé ont été exclues des discussions lors des Assises de la santé scolaire ou des discussions sur la qualité de vie au travail, alors que les personnels du privé "souffrent aussi d’une crise de sens et d’une qualité de vie au travail dégradée. Elle souligne aussi les faiblesses du protocole signé par Pap Ndiaye avec l'enseignement catholique, "personne ne s’en est emparé" et le ministère "a dû batailler pour que des écoles à faible IPS ne ferment pas des classes au profit d’autres avec un fort IPS".

