"La situation (de l'Ecole) est extrêmement inquiétante" (E. Geffray sur France Inter)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Orientation le mercredi 22 octobre 2025.
"J'ai travaillé sous cinq ministres différents (...) qui avaient des orientations différentes (...), je l'ai fait loyalement", mais maintenant "je suis ministre, j'ai une méthode". Edouard Geffray était, ce 22 octobre, l'invité de la matinale de France Inter, il ne se considère pas responsable de la "situation extrêmement inquiétante" de notre système scolaire et s'affirme avec une ligne politique personnelle. Voici le "verbatim" de l'essentiel de ses propos, dans l'ordre dans lequel ils ont été prononcés pour en faciliter la lecture éventuelle sur le site de l'émission.
"J'ai d'excellentes relations personnellles avec les syndicats avec lesquels je travaille beaucoup, ce qui compte, c'est de travailler ensemble."
Si 4 018 postes d'enseignants titulaires vont être supprimés, le nombre des enseignants en formation va être augmenté de 46 %, soit 8 000 postes (du fait de la réforme de la formation initiale).
Sur les groupes de besoins, E. Geffray évoque un bilan "pour le moins assez mitigé", mais il ne veut pas créer "de la confusion", il constate que dans certains collèges, les équipes se sont emparé du sujet. S'il y a "des endroits" où ça ne marche pas, il faut que les équipes "puissent faire différemment. Laissons les s'organiser." Et l'élargissement aux classes de 4ème-3ème "n'est pas une priorité".
Interrogé sur l'état du système scolaire, le ministre considère que "la situation est extrêmement inquiétante (...) en termes de niveau, en termes d'inégalités scolaires, en termes de santé physique et psychique" des élèves. Pour ce qui est du niveau, il compte pour partie sur les effets de la réforme en cours de la formation initiale des enseignants, pour partie sur la formation continue dont on parle depuis des années, mais "on n'a pas changé de braquet (...), il faut changer de braquet".
Alors que 15 % des établissements concentrent 40 % de la grande difficulté scolaire, il faut cesser de "saupoudrer" les moyens, ne pas vouloir faire "la même chose partout", donc "concentrer les moyens" et faire "un effort pédagogique particulier".
Selon une enquête de l'INSERM, 30 % des élèves "déclarent des troubles anxio-dépressifs", "on va recruter des psychologues, des infirmières et des assistantes sociales", pour ce qui est des médecins, le ministre a les postes, mais n'en trouve pas.
Il considère que "la lecture, c'est l'urgence absolue, on a un énorme problème". Il faut que la pratique de la lecture , dans les classes soit "beaucoup plus intensive", "y compris à voix haute", mais aussi dans les familles, que tous les parents lisent une "histoire du soir" aux "0-6 ans".
Interrogé sur les salaires des enseignants en milieu de carrière, le ministre reconnaît l'existence d'un "plateau", d'une "progression très faible" pendant les 25 premières années, il ajoute que le budget est "contraint" et qu'il "espère augmenter les promotions".
Sur Parcoursup, il n'est "pas là pour commencer à détricoter et retricoter" ce qui a été fait, "il faut un tout petit peu stabiliser les choses", éviter de "créer de la confusion" même si "le sujet de l'évaluation fait partie du débat". Il encourage les élèves et les familles à se familiariser avec la plateforme en amont de la classe de terminale.
Sur la laïcité et les élèves radicalisés, que Gabriel Attal avait promis de sortir des établissements scolaires, E. Geffray indique qu'il n'existe pas "de structure dédiée" aux élèves fichés S, qui sont surveillés (sous-entendus par les services de police), il ajoute que seuls 61 incidents à l'occasion de la minute de silence ont été signalés cette année, contre plus de 500 il y a deux ans. Il y voit le signe d'une évolution dans le bon sens.
Le site de l'émission ici