Numérique : le ministère fait évoluer sa stratégie (exclusif)
Paru dans Scolaire le dimanche 12 octobre 2025.
Le ministère de l'Education nationale prévoit de mettre à jour sa "stratégie du numérique pour l’éducation". ToutEduc a pu s'en procurer les grandes lignes. Il s'agit notamment d'une prise en compte de l’intelligence artificielle, de "maintenir une offre numérique libre et souveraine", et d'éditer "un catalogue ministériel" de l’offre de ressources numériques éducatives... "Avec près de 500 entreprises, 10 000 salariés et un chiffre d’affaires avoisinant le milliard d’euros, les éditeurs et les entreprises de l’EdTech proposent de nombreuses ressources", mais "l’impact du numérique sur l’apprentissage est très variable selon le contexte, les objectifs à atteindre, ou encore l’accompagnement (...). L’usage du numérique doit donc être maîtrisé, c’est-à-dire mobilisé lorsque sa plus-value est avérée."
C'est ainsi que "l'usage de l'IA est autorisé en éducation dès lors qu’il respecte le cadre défini. Ce cadre s’accompagne d’un plan de formation des enseignants pour un développement maîtrisé des usages de l’IA en éducation. Des ressources sont d’ores et déjà proposées, comme l’initiative AI4Teachers et son Mooc ou les modules disponibles dans la plateforme Magistère. Ce cadre évoluera en fonction des pratiques et de l’évolution des solutions technologiques (...). En ce qui concerne les besoins à venir en intelligence artificielle, l’infrastructure dont le ministère se dote doit être cohérente avec ses ambitions et en mesure de porter les objectifs de la stratégie. Dans ce cadre, la disponibilité des moyens de calculs lié à l’intelligence artificielle devra croître proportionnellement avec les besoins liés à l’innovation et la mise en production."
La stratégie distingue les "communs numériques éducatifs" définis comme des "ressources publiques et/ou privées libres, partagées et pérennes", qu'il convient de valoriser, et les "ressources numériques éducatives innovantes développées et proposées par les acteurs privés de l’EdTech" auxquelles il convient de "faciliter l’accès et l’usage par les enseignants (...): D’ici le premier trimestre 2026 un nouveau catalogue numérique (...) contribuera à améliorer la visibilité des ressources numériques éducatives qualifiées par le ministère (...). Il est essentiel de permettre aux enseignants et aux autres personnels de l’éducation de pouvoir bénéficier localement, depuis leur territoire, de soutien, d’échanges, de retours d’expériences, grâce aux communautés apprenantes, mais aussi de l’accompagnement entre pairs pour mieux appréhender les possibilités du numérique."
Autre sujet de préoccupation, "l’organisation de la conception (des) outils et services en ligne regroupés sur le portail national 'Scolarité services' (...) mobilisent très souvent plusieurs équipes au ministère" ce qui "est une source de complexité (...). De même, de nombreuses applications dites 'nationales' sont encore installées autant de fois qu’il y a d’académies, dans des centres informatiques obsolètes (...). Les outils nationaux de gestion et d’administration des établissements doivent alléger la charge administrative, grâce à l’interopérabilité qui évite les ressaisies d’informations déjà présentes dans les systèmes d’information (...). Cette cible du 'zéro ressaisie' de données doit être atteinte en 2027 (...). L’orientation 'dites-le-nous une fois' reste à généraliser pour simplifier également la relation parents-école."
Reste aussi à installer "la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) des 2 300 informaticiens œuvrant pour le ministère" afin de "relever le défi de la modernisation du système d’information".