Enseignants : la France en queue de peloton, le Vietnam en nets progrès (Talis)
Paru dans Scolaire le mardi 07 octobre 2025.
L'OCDE vient de publier son rapport Talis sur les enseignants. La lecture du document lui-même (en anglais, quelque 300 pages), réserve des surprises. En voici quelques éléments significatifs, qui concernent les enseignants du niveau collège.
La France est un des pays de l'OCDE où l'âge moyen des enseignants a diminué depuis 2018, mais la pyramide des âges est assez proche de la moyenne.
L'enseignement est une seconde carrière, après au moins 6 ans d'ancienneté dans une autre profession. C'est le cas pour quelque 25 % des enseignants en moyenne OCDE, environ 15 % en France. Parmi les pays où ce taux est le plus bas, le Japon, la Turquie, le Vietnam et Shanghai.
Egalement en moyenne OCDE, quelque 20 % des enseignants disent travailler dans un collège où la pénurie d'enseignants empêche que l'enseignement soit de qualité. En France, c'est moins l'absence d'enseignants que le fait que trop d'entre eux ne soient pas qualifiés qui place le pays un peu en dessous de la moyenne.
En France, près de 80 % des enseignants déclarent que plus de 10 % des élèves n'ont pas pour langue maternelle la langue officielle (le 3ème score le plus haut de l'OCDE), alors que la moyenne est inférieure à 50 %. C'est à Shanghai que cette proportion est la plus faible.
En ce qui concerne l'utilisation de l'intelligence artificielle, la France est dernière alors que quelque 90 % des enseignants aux Emirats arabes unis et au Vietnam l'utilisent pur préparer leurs cours.
La France est un peu au-dessus de la moyenne en ce qui concerne le pourcentage d'enseignants qui doivent intervenir pour calmer des élèves perturbateurs. Elle est proche de la moyenne (mais en nette augmentation par rapport à 2018) pour ce qui est du pourcentage d'enseignants qui se disent stressés par l'exercice de leur profession. Elle est en revanche bonne dernière pour ce qui est de la balance avantages/ inconvénients de cette profession : seuls un peu plus de 50 % des enseignants estiment qu'elle est positive, contre 90 % en Islande.
Quelque 20 % des enseignants disent qu'ils doivent faire face à du bruit et du chahut dans leurs classes, mais c'est moins de 5 % en Albanie, au Japon et à Shanghai. La France est dernière quand on demande aux enseignants s'ils ont bénéficié de formation continue pour ce qui est de la gestion de l'attitude des élèves, de l'enseignement dans un environnement multiculturel, ou de l'utilisation de l'intelligence artificielle.
C'est au Vietnam que les enseignants pensent le plus qu'ils peuvent influer sur les choix politiques en matière d'éducation, et c'est en France qu'ils sont parmi les moins nombreux. Mais globalement, depuis 2018, en moyenne OCDE, cette moyenne baisse, Shanghai faisant exception. Et pourtant, l'autonomie des enseignants est nettement corrélée à leur confiance en leur capacité à gérer leur classe.
Le temps consacré au travail collaboratif augmente dans presque tous les pays. En moyenne, les enseignants estiment à 3h/semaine les échanges avec leurs collègues, et cela contribue à améliorer leurs résultats. Au Kazakhstan, à Shanghai, en Ouzbékistan et au Vietnam, plus de 50 % des enseignants sont en observation au moins une fois par mois dans la classe d'un collègue.
A noter encore que la France est la dernière si on considère le pourcentage des enseignants qui estiment que leur profession est valorisée par la société.
Le site de l'OCDE ici