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Prépa-seconde : un bilan très positif malgré quelques bémols (Inspection générale)

Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 06 octobre 2025.

"L’année de prépa-seconde a permis à une partie significative des élèves de consolider leur projet d’orientation et de gagner en maturité pour se projeter dans l’avenir" estime l'inspection générale qui a récemment rendu une "note d'étape" sur ce dispositif expérimenté l'année dernière pour accueillir des élèves sortant de troisième, non titulaires du DNB (diplôme national du brevet), et la synthèse du rapport est extrêmement positive, malgré quelques bémols. Ces classes doivent être remplacées en 2026 par des "parcours renforcés".

La classe "a permis à de nombreux élèves de retrouver un cadre scolaire sécurisant". Les équipes enseignantes sont constituées de volontaires et de "personnels disposant de compétences spécifiques acquises au cours de leurs expériences professionnelles antérieures dans la conception et la mise en œuvre de projets (danse, théâtre, mini-entreprise) (...), professeurs ayant une solide expérience de l’enseignement en collège, enseignants de la voie technologique, enseignants ayant une expérience de la prise en charge de publics fragiles (...). Les équipes composées exclusivement de professeurs enseignant en LGT ont eu, en général, plus de difficulté à engager une dynamique de prise en charge de ces élèves (...), certains imaginant qu’ils pourraient amener davantage d’élèves à entrer en seconde générale. Dans certains cas, ces malentendus n’ont pu être levés."

Mais en règle générale, les équipes enseignantes "se sont employées à adapter autant que possible leurs pratiques pédagogiques et éducatives au public accueilli (...). La très grande majorité des équipes enseignantes s’est rapidement emparée de cette latitude (l'absence de programmes, ndlr) (...). Il n’en reste pas moins que cette absence de programme dédié a pu (...) générer un flou, des flottements, un défaut de progression et d’ambition des propositions pédagogiques, que les élèves ont directement ressentis (...). La pédagogie de projet, prévue dans le cadre horaire, a été mise en œuvre de manière inégale (...).. Dans certains établissements, cette répartition a été aménagée, parfois fortement, au point de renoncer quelquefois aux 7 h d’accompagnement et de projet pour en reverser tout ou partie dans le renforcement disciplinaire (...). On peut s'interroger la pertinence de tels arbitrages, dans la mesure où l’on pouvait attendre d’une pédagogie de projet bien pensée et bien mise en œuvre (...) des effets positifs en termes de responsabilisation, de gain en maturité, et, par conséquent, une amélioration du climat de la classe."

"Les équipes pédagogiques soulignent fréquemment que les effets positifs observés chez les élèves ont été rendus possibles par l’effectif réduit, en moyenne autour de 15 élèves", mais "le très faible effectif – 6 à 13 élèves dans plusieurs établissements – a limité les possibilités de constitution de sous-groupes d’affinités, ce qui a nui à la dynamique collective." Leur réussite repose aussi "largement sur l’existence de temps de concertation" pour les enseignants. Lorsque des temps formalisés de concertation ont pu être aménagés, "ils ont permis de renforcer la cohérence pédagogique", mais "de tels aménagements ont été globalement peu fréquents, la plupart des établissements ayant fléché sur les classes prépa-seconde les seuls moyens d’enseignement attribués par les rectorats (27 h hebdomadaires)".

Si "la mission a pu observer un effet général de raccrochage des élèves à l’institution scolaire", l’effet sur les apprentissages "a été, quant à lui, beaucoup moins net". Quant aux élèves, ils demandent "un cadre exigeant mais bienveillant, une pédagogie différenciée mais lisible et ambitieuse, des enseignants qui croient en eux, sans les infantiliser. En somme, ils souhaitent être considérés non plus comme des élèves en échec, mais comme des lycéens à part entière, engagés dans un parcours exigeant, lisible, porteur de sens et de progrès."

Seuls quelque 70 élèves, sur les 1 434 qui ont suivi toute l'année, n'ont pas participé à la procédure Affelnet. Pour les autres, 10 % ont obtenu de passer en première année de CAP, 66 % en seconde professionnelle, 22 % en seconde GT, un peu plus d'une centaine ont été admis en première pro, une trentaine en première GT.

Au total, "la classe prépa-seconde apparaît comme un levier assez efficace contre le décrochage (...), même si ses effets en termes d’acquis scolaires restent difficilement mesurables". Sur la centaine d'établissements qui expérimentaient le dispositif, 80 "maintiennent leur classe prépa-seconde à la rentrée 2025", sept établissements envisagent "une fusion avec un autre dispositif" du type classe passerelle, 11 établissements ont "engagé une réflexion sur le futur Parcours renforcé destiné à remplacer les classes prépa- seconde à l’horizon 2026."

Le rapport ici 

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