UNSA : Seuls 3,5 % des enseignants sont en accord avec les choix politiques de leur ministre (Baromètre UNSA)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Culture, Justice, Orientation le mardi 16 septembre 2025.
Seuls 6,5 % des personnels du système éducatif sont "en accord avec les choix politiques faits dans leur secteur d’activité", ce n'est pas loin du record absolu de 2023, quand ils ressentaient encore le poids des années Blanquer, mais ce léger mieux reste à un niveau très bas, seuls les architectes, les inspecteurs Jeunesse & Sports, les inspecteurs de l'enseignement agricole, les formateurs de l'enseignement agricole affichent des taux supérieurs à 30 %, les enseignants sont à 3,4 %. Les taux d'adhésion de l'encadrement de l'Education nationale, chargé de mettre en oeuvre ces choix politiques sont tous inférieurs à 30 % (4,3 % pour les directeurs/trices d'école, 13 % pour les personnels de direction, 24 % pour les IA-IPR, 29 % pour les IEN) !
C'est l'un des enseignements de la 13ème édition du "baromètre" de l'UNSA-Education, quelque 53 000 agents, "un record" indique Morgane Verviers, ont renseigné le questionnaire syndical. A 95 %, ce sont des personnels "Education nationale", précise la secrétaire générale de la fédération. Un tiers des répondants sont adhérents ou sympathisants de l'UNSA, un quart d'une autre OS, 41 % d'aucune organisation syndicale. Et depuis 2016, leur perception de leur métier se dégrade. Ils continuent de l'aimer, mais un peu moins (90% vs 93 % en 2016), ils restent pour beaucoup heureux de l'exercer (mais ils ne sont plus que 73 % au lieu de 83 %), ils estiment encore que les missions qui leur sont confiées ont du sens (68 % vs 81 % !). Ils ne sont plus qu'un tiers à estimer que leurs conditions de travail sont satisfaisantes (vs 44 %).
Alors qu'ils étaient en 2016 un peu plus d'un sur quatre à pouvoir conseiller leur métier à un jeune de leur entourage, ils ne sont plus que 22 %. Ils étaient 17 % à souhaiter changer de métier, ils sont 25 %. Et si le ministère publie le nombre des démissions et des ruptures conventionnelles, très faible, il ne dit rien de celles qui ont été refusées. La conférence de presse de ce 16 septembre, qui a été l'occasion de présenter le baromètre, a également permis à la secrétaire générale de dénoncer "des rabotages" qui se font discrètement dans les académies, à court de budget, la situation des personnels sociaux et médicaux (un AS pour 4 000 élèves, un.e infirmier.e pour 1 500, un.e médecin pour 14 000, les plus mal payés de tous les ministères), la situation à Mayotte, où certains enfants n'ont que deux heures de classe par jour, une politique d'attractivité "qui n'a d'attractivité que le nom", une administration qui oublie que l'apprentissage du "vivre ensemble" figure parmi les missions de l'Ecole... Elisabeth Borne voudrait apaiser les choses, mais elle hérite d'un échec, celui de ministres qui prétendent "avoir raison tout seuls".