"Il faut beaucoup de courage pour tenir l'école, qui est au bord de l'effondrement" (FSU)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Justice, Orientation le jeudi 11 septembre 2025.
"Il faut aujourd'hui beaucoup de courage pour tenir l'école", estime Eric Nicollet. Le secrétaire général du SUI, le syndicat FSU des inspecteurs, rendait ainsi hommage, ce 11 septembre, aux enseignants et autres personnels de l'Education nationale, à l'occasion de la conférence de presse de rentrée de la fédération. Il estime en effet que le système est "au bord de l'effondrement" et ne tient que par les agents qui le font vivre alors que "la valse des ministres" donne l'impression d'une absence de pilotage tandis que "le fantôme de Blanquer" continue de rôder dans les couloirs de la rue de Grenelle.
Le tour de table des divers syndicats de la FSU fait émerger plusieurs sujets d'inquiétude. Le SNUIPP fait remarquer que, dans le 1er degré, les dédoublements en éducation prioritaire, n'ont pas permis de combler les écarts avec le hors éducation prioritaire, il regrette le "Plus de maîtres que de classes" et il estime que les programmes qui viennent d'être publiés ont été "conçus pour un élève idéal, qui n'existe nulle part", et qu'il privilégie les fondamentaux aux dépens des autres disciplines.
Pour sa part, le SNES craint que l'enseignement catholique ne tente d'échapper à l'EVARS, cette éducation à la vie affective et sexuelle, pour laquelle son homologue du 1er degré regrette la faiblesse de la formation. Mais c'est surtout les dérives du Pacte qui retiennent son attention. Pour Sophie Vénétitay, sa secrétaire générale, l'administration cherche davantage à faire du chiffre qu'à s'inquiéter de sa mise en oeuvre effective, elle cite le cas d'un enseignant qui a signé pour "15 briques" et en voit d'autres obligés de rembourser des services non faits tandis que les Pactes de l'année dernière sont prolongés jusqu'à fin octobre de cette année et qu'ils servent à financer "tout et n'importe quoi". Le ministère et les établissements vivent "dans deux mondes parallèles".
De son côté, le SNPES, le syndicat de la PJJ dénonce les effets du nouveau code pénal des mineurs, dont, faute de moyens, la mise en oeuvre tourne au casse-tête pour les éducateurs qui n'ont plus le temps de voir les jeunes qu'ils devraient accompagner. Quant à l'augmentation de la violence des mineurs, il en conteste la réalité au vu de la diminution du nombre des suivis judiciaires. Il s'inquiète d'ailleurs des effets d'une politique fondée sur l'enfermement, qui coûte 600€ par jour et par jeune, et qui est inefficace.
Plus globalement, Caroline Chevé, la secrétaire générale de la FSU s'inquiète des attaques contre la fonction publique et rappelle que c'est le statut de fonctionnaires des personnels qui les met à l'abri des pressions des parents comme des forces économiques. Elle estime que la journée du 10 septembre, à laquelle la fédération appelait à participer "dans un cadre intersyndical" avait été "une réussite" de bon augure pour la journée du 18 septembre.