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OCDE : quelques singularités françaises : moins de redoublements, plus d'étudiants, des enseignants moins bien payés (Regards sur l'éducation)

Paru dans Scolaire, Orientation le mardi 09 septembre 2025.

"La transition vers une économie à plus forte intensité de numérique et de savoir accroît la demande de compétences avancées", estime l'OCDE qui publie l'édition 2025 de son "Education at a glance" (Regards sur l'éducation) : 48 % des jeunes adultes des pays de l’OCDE sont désormais diplômés de l’enseignement supérieur (y compris à bac+2, ndlr), contre 27 % en 2000. Mais "le fait d’être titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur n’est pas toujours synonyme de compétences solides. Dans les 29 pays et autres économies participant à l’enquête, 13 % des adultes diplômés de l’enseignement supérieur n’ont même pas atteint le niveau en littératie de compétence de base, ce qui signifie qu’ils ne comprenaient que des textes courts sur des sujets familiers." A noter que parmi les diplômés de niveau bac, 30 % ne dépassent pas le niveau 1 ! Le niveau monte pourtant. Les 25-34 ans diplômés de l’enseignement supérieur (au moins bac+2, "tertiaire" pour l'OCDE, ndlr) obtiennent de meilleurs résultats en littératie que les 45-54 ans. Mais il baisse entre 2015 et 2023 de 9 points (7 points en France).

Autre enseignement, "seuls 26 % des jeunes adultes issus de familles ayant un faible niveau d’études ont achevé des études tertiaires, contre environ 70 % des jeunes adultes issus de ménages très instruits", mais l’Angleterre, le Danemark et la Communauté flamande de Belgique ont pu réduire cet écart "grâce à des interventions ciblées". Au Danemark, le taux de diplômés de l’enseignement supérieur parmi les jeunes adultes dont les parents n’ont pas l'équivalent du baccalauréat a augmenté de 20 points de pourcentage depuis 2012, pour atteindre 49 %. 

Toujours en ce qui concerne l'ensemble des pays de l'OCDE, la publication fait état des difficultés de recrutement, ou de maintien dans l'emploi des enseignants : "En moyenne, près de 7 % des enseignants de l’enseignement secondaire dans les pays de l’OCDE ne sont pas pleinement qualifiés", au Danemark, en Estonie et en Angleterre "près de 10 % des enseignants démissionnent chaque année"; en France comme en Grèce et en Irlande, c'est moins de 1 %.

En France donc, 53 % des jeunes adultes (25-34 ans) sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur (contre 48 % en moyenne OCDE) : 26 % des 25-34 ans détiennent un master ou un diplôme équivalent (16 % en moyenne OCDE) mais le niveau en littératie de l'ensemble de la population est faible, 70  % des 25-64 ans qui n'ont pas le baccalauréat sont au niveau 1 ou en dessous (61 % en moyenne OCDE).

Autre caractéristique française, des taux de redoublement particulièrement faibles : le pourcentage de collégiens redoublants "est passée de 2,3 % en 2015 à 1,1 % en 2023" alors que la moyenne de l’OCDE est à 2,5 %. La proportion de collégiens "ayant au moins deux ans de plus que l’âge attendu pour leur niveau varie fortement selon les pays de l’OCDE, allant de quasiment nulle dans certains pays à plus de 10 % dans d’autres. En France, cette proportion se situe dans la partie inférieure de la distribution de l’OCDE en 2023, à 0,4 %". 

La France se singularise aussi par les orientations dans l'enseignement supérieur. Alors que dans les autres pays de l'OCDE, les jeunes choisissent prioritairement des études scientifiques ou "commerce, administration, droit" (23% pour chacun des deux domaines au niveau licence), en France, "le commerce, l’administration et le droit arrivent en tête avec 34 % des diplômés, suivis des arts et sciences humaines, sciences sociales, journalisme et information (26 %)", les sciences, technologie, ingenierie et mathématiques attirent moins de 20 % des jeunes. Si 95 % des candidats à une place dans l'enseignement supérieur s'en voient proposer une, le taux le plus fort parmi 20 pays de l'OCDE et si 83 % poursuivent effectivement leurs études, "seuls 34 % des nouveaux inscrits dans les universités publiques obtiennent leur licence dans la durée théorique du programme" (43 % en moyenne OCDE).

La France consacre 12 321 $ par élève de l’enseignement scolaire, ce qui la situe au milieu de la fourchette des pays. La France dépense 13 % de moins que la moyenne de l’OCDE par élève dans l’enseignement préélémentaire et élémentaire (11 135 USD contre 12 730 USD), 5 % de moins dans le premier cycle du secondaire (13 622 USD contre 14 315 USD), mais 24 % de plus dans le deuxième cycle du secondaire (18 127 USD contre 14 562 USD).

Les enseignants vieillissent plus vite en France : 39 % des enseignants du secondaire sont âgés de 50 ans ou plus en 2023 (38 % en moyenne OCDE), ils n'étaient que 31 % dans ce cas en 2013 alors qu'ils étaient 36 % en moyenne OCDE. Ils sont aussi moins bien payés si on compare leurs revenus à ceux d'autres salariés diplômés de l’enseignement supérieur : - 26 % pour les enseignants du premier degré et - 18 % au niveau collège contre - 17 % et - 13 % en moyenne dans l’OCDE. Les enseignants titulaires comptant 15 ans d'ancienneté gagnent en France 49 462 $ par an aux niveaux préélémentaire et élémentaire, et 53 086 $ au niveau secondaire (contre un peu moins ou un peu plus de 60 000 en moyenne OCDE pour les deux niveaux).

Les élèves ont davantage d'heures de cours en France, 864 par an dans l’enseignement élémentaire et 973 au niveau collège (804 et 909 en moyenne l’OCDE), en élémentaire, 6 heures sur 10 sont consacrées aux matières fondamentales en 2025 (38 % à la lecture, l’écriture et la littérature, et 21 % aux mathématiques), 3 sur 10 au collège. En moyenne OCDE, "41 % du temps d’instruction obligatoire dans l’enseignement élémentaire est consacré à ces matières (25 % à la lecture, l’écriture et la littérature, et 16 % aux mathématiques), et 27 % dans le premier cycle du secondaire (14 % et 13 % respectivement).

Les jeunes Français ont 16 semaines de vacances par an en France (toutes périodes de congés confondues), contre 13,5 semaines en moyenne dans l’OCDE. Alors que "la taille moyenne des classes dans les établissements publics et privés au niveau élémentaire n’a pas changé depuis 2013, restant à 21 élèves" en moyenne OCDE, elle a baissé en France de près de deux élèves et s'établit à 21,6. 

Le site de l'OCDE ici

 

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