Maternelle : quelles mathématiques en petite section ? (DEPP)
Paru dans Petite enfance, Scolaire le mardi 02 septembre 2025.
Comment les enseignant.e.s font-ils (elles) acquérir les premiers outils mathématiques par les élèves de petite section de maternelle ? La DEPP (le service statistique de l'Education nationale) publie une note d'information qui distingue cinq profils de professeur.e.s des écoles en maternelle, mais le plus intéressant est la liste des items qu'elle a retenus comme autant de moyens d'acquisition de compétences (un terme que la DEPP emploie peu, ndlr) à développer chez des enfants de 3 ans pour les préparer aux apprentissages des années suivantes. Les questionnaires ont été conçus avec l'aide d'un groupe de travail comprenant trois directeurs d'école maternelle, deux conseillères pédagogiques de DSDEN, une IEN. La DEPP s’est également "appuyée sur l’apport de diverses connaissances en psychologie du développement du jeune enfant" (mais elle ne cite pas le Conseil scientifique).
Elle distingue des "activités pré-numériques", par exemple, "proposer des situations permettant de percevoir la notion de position dans un alignement d’objets ou sur une piste" ou "proposer de constituer des collections équivalentes en nombre à une collection de référence par correspondance terme à terme", des items liés à "la fonction cardinale des nombres", par exemple "proposer de constituer des collections d’un, deux ou trois objets manipulables d’après une collection de référence (« subitizing »)" ou "la fonction ordinale" pour "désigner un rang ou une position dans une liste", par exemple "demander aux élèves de mémoriser des comptines numériques exprimant la notion d’ordre (par ex., « quand trois poules vont aux champs, la première va devant »)".
Un second ensemble de compétences porte sur "les formes et les grandeurs", par exemple avec des "situations de reconnaissance globale d’objets de la classe par le toucher en aveugle", la "découverte des formes planes" et des "jeux de construction ou défis permettant la découverte des propriétés des solides". A ce sujet, la DEPP fait remarquer que "c’est la découverte des formes planes qui est le plus fréquemment proposée aux élèves de petite section". Elle est pourtant "signalée dans le programme d’enseignement comme plus abstraite que celle des formes tridimensionnelles".
Le service statistique de l'Education nationale distingue un "groupe A" qui réunit un petit quart des enseignants (23 %) pour qui "les pratiques d’enseignement des nombres et de leurs utilisations sont globalement peu fréquentes", un groupe B (14 % de l’ensemble qui travaille surtout sur des suites organisées d’objets, un groupe C (41 %) qui travaille davantage sur les nombres que sur les formes et grandeurs, un groupe D (15 %) qui traite toutes les composantes du domaine, avec un avantage aux activités pré-numériques, et un groupe E (7%) qui traite également chaque composante avec un avantage aux formes et grandeurs.
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