Décès de Christian Forestier, ancien recteur, marqué à gauche mais proche de F. Bayrou et de l'Institut Montaigne
Paru dans Scolaire le mercredi 13 août 2025.
Christian Forestier est décédé dans la nuit du 11 au 12 août. Il avait 80 ans et il a été pendant plusieurs décennies l'une des figures de l'Education nationale, de celles qui en incarnent la permanence, par delà les aléas politiques. Ancien élève de l'INSA de Lyon, membre de l'UEC (Union des étudiants communistes), ingénieur, il est maître auxiliaire (on dirait aujourd'hui contractuel) dans un lycée avant de soutenir une thèse en physique (électronique), selon sa notice Wikipedia. Il est ensuite enseignant chercheur à l’IUT de Saint-Étienne dont il est directeur en 1976 (il a 32 ans), avant d'être président de l’université.
En 1981, Alain Savary le nomme recteur de l'académie de Reims puis de Dijon. Il rejoint le cabinet du secrétaire d’État à l’Enseignement technique et technologique, est ensuite nommé inspecteur général, recteur de l’académie de Créteil de 1989 a 1992, puis directeur des lycées et collèges, poste qu'il conserve alors que François Bayrou a succédé à Lionel Jospin. Il est ensuite directeur général des enseignements supérieurs, puis recteur de l’académie de Versailles. En 2000, il est directeur de cabinet de Jack Lang jusqu'en 2002.
En 2004, il est membre de l'Institut Montaigne et conseiller d' "Agir pour l'école" (qui milite pour une approche "scientifique" des questions pédagogiques, notamment de l'enseignement de la lecture).
En 2008, il est nommé administrateur général du Cnam, fonction qu'il quitte en 2013, en prenant sa retraite, ce qui ne l'empêche pas de continuer de s'intéresser à l'enseignement, notamment agricole. Il ne faisait pas mystère de son affiliation au Grand Orient.
Dans le communiqué qui annonce ce décès, le ministère écrit : "Christian Forestier a porté avec conviction une vision profondément humaniste et émancipatrice de l'éducation. Conscient que des trajectoires comme la sienne - de petit-fils d'ouvriers agricoles à haut fonctionnaire – sont trop rares, il a plaidé inlassablement pour une école plus juste et plus efficace pour tous et pour le développement de l’enseignement professionnel et technologique ainsi que de la formation tout au long de la vie", un éloge auquel ToutEduc souscrit.