Le temps des enfants dans VEN (Vers l'éducation nouvelle, la revue des CEMEA)
Paru dans Périscolaire, Culture, Orientation le lundi 21 juillet 2025.
Le dossier du dernier numéro de VEN a pour thème "s'engager au-delà des écogestes", mais comme à chaque livraison, la revue des CEMEA, VEN (Vers l'éducation nouvelle) brasse de multiples sujets reliés par plusieurs fils conducteurs.
Pour le mouvement d'éducation populaire, "il y a urgence à promouvoir une éducation au vivant" car on ne peut se contenter d' "une certaine conception bourgeoise de l'écologie qui est encline à se satisfaire d'une écologie des gestes individuels" : "l'écopédagogie donne des clés pour éduquer à la dimension systémique des enjeux de transformation écologique, qui se confondent désormais avec les ambitions d'une éducation émancipatrice."
Ce même sentiment d'urgence, et de nécessité d'une réflexion globale se retrouve dans l'interview croisée de Kim Reuflet (ancienne présidente du Syndicat de la magistrature) et Lyes Louffok (travailleur social) qui évoquent les pressions qui s'exercent actuellement sur la justice des mineurs : "Il faut renverser la priorité gouvernementale axée sur la répression (...). La situation est catastrophique au civil comme au pénal. La principale difficulté est l'inexécution des mesures de protection de l'enfant (...). Concrètement, un enfant qui subit des violences dans sa famille a de fort risque d'y rester. Des milliers d'enfants sont dans cette situation aujourd'hui."
Et d'autres, bien qu'ils soient plus grands, n'en auraient pas moins besoin de protection. La revue dévoile les résultats d'une enquête du CNRS "à paraître" qui montre qu'un lycéen français sur cinq exerce aujourd'hui une "activité professionnelle", sans compter les apprentis ou les jeunes qui ont "un job d'été". Ces jeunes "travaillent en moyenne cinq heures par semaine" et cumulent souvent plusieurs emplois. Il peut s'agir de "mineur.e.s isolé.e.s qui sont obligés de subvenir à leurs besoins" et qui "s'exposent à un fort volume horaire".
A noter que les CEMEA considèrent comme "essentielle" la question posée par le Premier ministre à la "convention citoyenne" sur la nécessité de "repenser les politiques publiques de l'enfance en articulant les temps éducatifs, sociaux et familiaux". C'est qu'il faut "arrêter de penser en silos" : "à 13 ans, un enfant a déjà rencontré environ 70 adultes différents, en dehors de sa famille. Combien ont échangé entre eux au sujet de cet enfant ? Combien ont pu partager leurs regards, parler de ses compétences, de ses envies, de ses besoins ?"
A noter encore des reportages, interviews et descriptions sur des accueils de mineurs l'été, sur un dispositif de compréhension des élèves en situation de grande précarité, sur un jeu de cache-cache amélioré, sur une école du cirque...
Le site des CEMEA ici