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"Globalement le système scolaire marche très bien, mais..." (Médiatrice)

Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 09 juillet 2025.

"Globalement le système scolaire marche très bien, mais...". Catherine Becchetti-Bizot présentait, ce 9 juillet, son rapport annuel et la médiatrice de l'Education nationale est apparue soucieuse de mettre en avant la qualité du travail des personnels alors que, par définition, elle est saisie par les usagers ou par les personnels de toutes les failles et dysfonctionnements du système qui sont, de fait, mis en évidence. C'est un système "fait pour une gestion de masse" et mal adapté au suivi individualisé des parcours, "la GRH de proximité fonctionne, mais les moyens manquent", "la gestion des dossiers ne suit pas" et se heurte à la "logique gestionnaire" des services ; les administratifs des directions départementales ou académiques font ce qu'ils peuvent, mais le turn over, important, fait que les dossiers ne sont pas suivis ; la réglementation "n'est pas mal faite", mais les textes se superposent et le tout est "complexe" d'autant qu' "on oublie" que l'institution est là pour aider les élèves et les étudiants à réussir. Et quand, parce qu'on manque de professeurs, l'administration refuse des détachements ou des mises en disponibilité, elle va "à l'inverse du but poursuivi", elle envoie "le message très négatif" en termes d'attractivité, que c'est un métier dont "on ne va pas pouvoir sortir".

Elle met en avant la faiblesse du nombre des saisines, 23 700 qui ont été traitées en 2024, très peu si on pense au nombre d'élèves, près de 12,7 millions, d'étudiants, près de 3 millions, de personnels, 1,2 million (dont 850 000 enseignants), mais un nombre en augmentation de 50 % sur 5 ans et qui fait qu'en privé, les collaborateurs de la médiatrice avouent craindre d'être rapidement submergés...

De ce rapport très fourni en présentation de cas et en recommandations, quelques sujets émergent plus particulièrement. Ce sont d'abord les ruptures dans les parcours des élèves, notamment ceux des enfants confiés à l'ASE (Aide sociale à l'enfance). Lorsqu'ils changent de famille d'accueil ou de foyer, il faut parfois plusieurs mois avant qu'ils aient un certificat de domiciliation et qu'ils soient scolarisés. "La plupart des réclamations que nous recevons viennent de familles initiées, qui connaissent les codes", ce n'est pas le cas de ces enfants "invisibles" dont les difficultés sont signalées par des tiers, assistants sociaux, enseignants... Autres ruptures, celles des enfants ayant des problèmes de santé, notamment de santé mentale, qui ont dû interrompre leur cursus et dont le retour se heurte à des "contraintes administratives" alors que ces jeunes auraient "un grand besoin d'accompagnement".

Autre sujet, le droit à l'erreur. Chaque année, des lycéens se rendent compte très vite qu'ils n'ont pas choisi les bons enseignements de spécialité, mais ils se heurtent à des rigidités administratives. Si la spécialité qu'ils ont choisie n'est pas enseignée dans leur établissement, ils doivent combiner présentiel et distanciel, et là encore se heurter à des difficultés d'organisation. S'ils choisissent le CNED, la solution est payante, et là encore manquent conseils et accompagnement.

Les difficultés lors de l'affectation des collégiens tiennent aussi à un défaut d'anticipation, ils s'orientent vers une formation sans que personne ne leur dise que le lycée n'a plus de STMG et que telle spécialité de CAP ou de bac pro n'est proposée que dans un établissement situé trop loin pour une scolarité en externat.

A noter l'augmentation très sensible des saisines concernant le 1er degré, dont le nombre a doublé en cinq ans, et, à l'inverse, le faible nombre des saisines concernant des écoliers, notamment pour des cas de harcèlement, y compris en maternelle, pour des questions d'affectation et de redoublement, des absences d'enseignants et des conflits intra-familiaux. A noter aussi l'importance des questions pécuniaires, notamment pour les personnels non titulaires qui peuvent connaître des retards dans leurs salaires de plusieurs mois. A noter à l'inverse le faible nombre, moins de 200, de saisines relatives à Parcoursup.

Le rapport ici

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