Bac pro : les organisations syndicales unanimes pour demander l'abrogation des parcours "en Y"
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 04 juillet 2025.
"Il y a urgence à rétablir les examens en juin, abroger le parcours différencié et revoir avec les organisations syndicales l’organisation de la classe de terminale bac pro." Les organisations syndicales d'enseignants de la FSU (SNUEP, SNEP, SNES), FO (le SNETAA), CGT (Educ’action), UNSA (le SE), CFDT, SNALC, SUD éducation, CNT-FTE adressent une lettre ouverte à la ministre de l’Éducation nationale. Elles la "sollicitent pour une audience intersyndicale sans tarder afin d’évoquer l’urgence à ne pas renouveler l’expérience" de la réforme de l'organisation de l'année de terminale (organisation dite "en Y" qui distingue en fin d'année scolaire les élèves qui souhaitent arrêter là leurs études et qui font six semaines de stage en entreprise et ceux qui comptent poursuivre leurs études que leurs enseignants préparent à affronter les difficultés qui les attendent en STS, ndlr).
"Le déroulé du parcours différencié est venu confirmer toutes les prévisions que nous avions énoncées à de multiples reprises. Injonctions multiples et ne faisant pas sens, impossibilité de prévoir des progressions pédagogiques, absentéisme catastrophique des élèves (...), les premiers constats incitent à ne pas attendre le bilan exhaustif qui devra être fait de cette nouvelle organisation de la terminale bac pro."
Du côté des personnels de direction, le SNPDEN avait déjà demandé un bilan et ID FO l'abrogation de ce dispositif : "les élèves les plus fragiles ont simplement cessé de venir (...), de nombreux élèves inscrits dans l’un ou l’autre parcours ont signé sans le dire des contrats avec des boîtes d’intérim (...), d’autres, inscrits dans le parcours 'poursuite d’études' sont venus à la carte (...), en raison des convocations des enseignants pour les corrections des examens, les emplois du temps réaménagés se sont retrouvés amputés de multiples heures, décourageant les élèves les plus investis de venir tous les jours (...). Au final, la mise en œuvre de cette réforme a produit un résultat exactement inverse à ses intentions : le décrochage définitif des élèves les plus vulnérables et un rendez-vous raté avec presque tous les autres."