Circulaire de rentrée : un idéal et sa mise en oeuvre
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Orientation le jeudi 03 juillet 2025.
"Doter notre pays d’une jeunesse confiante, libre, éclairée et ambitieuse, prête à relever les défis de demain et à construire un avenir commun", tel est l'idéal d'Élisabeth Borne. La ministre de l’Éducation nationale publie au BO de ce 3 juillet la "circulaire de rentrée", à une date trop tardive pour réellement peser sur la rentrée. Ce texte contient pourtant quelques annonces et surtout, il dessine les contours d'un projet pour l'Ecole.
Celle-ci a pour premier objectif de "faire réussir chaque élève" en combinant une "politique éducative nationale" et une "adaptation la plus fine possible des dispositifs aux spécificités locales". L' "épanouissement" des élèves passe par "la transmission de connaissances solides et l’acquisition de compétences adaptées aux défis économiques, écologiques et technologiques actuels". Il s'agit donc d' "élever toujours plus le niveau de nos élèves" alors que "de véritables faiblesses demeurent : 15 % des élèves de 6e n’atteignent pas le niveau de CE2 attendu en lecture".
Voici une sélection des annonces ou confirmations
La ministre maintient les "groupes de besoins en 6e et 5e", mais elle évoque "la nécessité d’ajuster l’organisation de ces groupes (...) en ciblant des compétences précises que les élèves doivent acquérir : fluence, compréhension de textes ou d’énoncé, automatismes de calcul et résolution de problèmes. En effet, la moyenne des élèves dans la discipline ou le score global aux évaluations nationales ne sont pas à même de constituer un facteur suffisamment précis pour bien répondre aux besoins des élèves."
Autre sujet de préoccupation, "éviter une pression excessive" au lycée : "Les élèves et leur famille seront informés des évaluations prises en compte dans le contrôle continu, avec une distinction précise entre les évaluations nécessaires aux professeurs pour mesurer la progression de leurs élèves et celles qui permettent d’évaluer leur niveau de maîtrise."
Au lycée professionnel, des "modifications" pourraient intervenir après qu'aura été dressé "un bilan du parcours différencié des élèves de terminale" tandis que rectorats et régions définiront "des cibles de fermeture et d’ouverture des formations".
La ministre confirme que "la plateforme Avenir(s) sera déployée dans tous les établissements" et que "les professeurs principaux, qui jouent un rôle central dans l’accompagnement des élèves, bénéficieront d’une formation spécifique dès l’automne 2025, en commençant par les 30 000 professeurs principaux de classe de 3e".
Elisabeth Borne demande aux lycées de faciliter, "même en cours d’année, des passages entre les lycées généraux, technologiques et professionnels".
Des formations à l’intelligence artificielle seront déployées dans des collèges et lycées volontaires, "puis généralisées à tous les collèges et lycées début 2026".
100 nouvelles toutes petites sections (TPS) seront ouvertes en 2026 et 2027 (200 au total, ndlr) dans les QPV (les quartiers prioritaires de la ville).
Après les "Assises de la santé scolaire", la visite de la sixième année devra évoluer tandis que "des pôles santé, bien-être et protection de l’enfance seront mis en place au sein de chaque département", sous l’autorité du DASEN "afin de coordonner la réponse aux besoins" (la circulaire ne précise pas avec quels autres acteurs cette réponse sera "coordonnée" ni pourquoi les PMI accepteraient l'autorité du DASEN, ndlr). Par ailleurs, la ministre prévoit que "chaque circonscription, chaque collège et chaque lycée" dispose "d’un protocole santé mentale opérationnel avant la fin de l’année 2025".
La circulaire de rentrée ici