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André Robert: une histoire de l'Ecole et de ses réformes depuis 1945

Paru dans Scolaire le mercredi 29 septembre 2010.

Avant guerre, "l'Etat éducateur" ne se souciait pas d'économie, sinon que l'Ecole a contribué à pacifier la société, et a "assuré ainsi l'ordre nécessaire" aux affaires. Après la Libération, l'Etat-providence s'est "fait modernisateur" et a conçu une Ecole qui "se [voulait] unifiée". Son l'ambition, "libération intellectuelle" et "réduction des inégalités", a été rapidement contestée. Puis sont venues les années 75-95: "à un Etat incertain correspond une Ecole hésitante". Les années 2000 voit s'imposer "l'obligation de résultats" et la tentation managériale, mais aussi, dans un contexte de flexibilité des emplois et de mondialisation, le slogan "de la formation tout au long de la vie", et avec lui une "pédagogisation accélérée de l'ensemble de la vie sociale". Ce survol de l'histoire de l'éducation ouvre l'ouvrage d'André D. Robert, "L'Ecole en France, de 1945 à nos jours".

L'universitaire fait ensuite le récit historique d'une succession de ministres et de réformes, cherchant chaque fois à distinguer les faits, tels que l'opinion publique a pu les percevoir, et les fondements politiques et philosophiques des actions entreprises, du plan Langevin-Wallon au socle commun de la loi "Fillon". Il conclut, "l'hypothèse durkheimienne de correspondance relative entre la société et son école restant valable", à un "monde complexe et désenchanté" répond "une école qui ne fait plus sens". Mais il fait l'hypothèse, optimiste, que "les difficultés de l'école" sont le produit "de ses succès mêmes, de l'importance qui lui a été conférée" par une population qui connaît la valeur du "capital scolaire". Dès lors, reste à tracer quelques perspectives pour redonner du sens à une école qui trouverait enfin "le point de convergence" entre un universel abstrait et l'intérêt des élèves, et dont la culture ne se réduirait pas à "la Raison abstraite", mais ferait "toute sa place à l'imaginaire". Elle reconnaîtrait que les élèves, "objets de la plus haute considération" sont "dignes de découvrir le monde", selon la formule de Camus. 

"L'Ecole en France, de 1945 à nos jours". Presses universitaires de Grenoble, 312 p., 19 €

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