Enseignement privé: réformer les strucgtures avant de réduire les postes
Paru dans Scolaire le mardi 28 septembre 2010.
"Nous sommes arrivés au bout du bout" en matière de réduction du nombre des postes d'enseignants, déclare Eric de Labarre, ce 28 septembre 2010. Après avoir évoqué les mesures prises par l'enseignement privé sous contrat pour supporter cette contrainte, le secrétaire général de l'enseignement catholique estime qu'il lui sera impossible de supporter les réductions annoncées pour les années à venir, sauf à fermer 1000 écoles, 100 collèges et 70 lycées, ou à faire un certain nombre de réformes de structures.
Il en envisage plusieurs, sans trancher, et demande à ce sujet la création d'une commission parlementaire:
- réduire les volumes horaires d'enseignement pour les élèves, et annualiser les obligations de service pour les enseignants,
- développer l'intercommunalité pour optimiser l'utilisation des moyens d'enseignement dans le premier degré,
- permettre aux établissements d'utiliser librement leurs dotations globales horaires, qui sont actuellement fléchées par disciplines,
- réduire le nombre des options, favoriser l'enseignement à distance pour d'autres options, un même enseignant travaillant avec les élèves d'autres établissements,
- favoriser le regroupement de matières connexes, par exemple en Sciences médico sociales, où pour une même discipline, un certifié (son équivalent pour le privé) ne peut pas intervenir auprès d'élèves de l'enseignement professionnel...
Deuxième chantier qu'ouvre l'enseignement catholique, celui de la mutualisation des innovations pédagogiques, alors que "le maître n'a plus le monopole du savoir" dans sa classe, et que l'éducation s'inscrit dans le long terme, une notion mise à mal dans la société actuelle. Quelle est la culture à transmettre? Comment "éduquer au silence"? demande encore Eric de Labarre, qui annonce des "états généraux de l'animation de l'enseignement catholique" les 14, 15 et 16 février 2011.
Enfin, la conférence de presse de ce 28 septembre avait aussi pour fonction de démentir des rumeurs, l'enseignement catholique ne perd pas d'élèves, il en a gagné 24 000 en 5 ans, et 7 165 à cette rentrée: il en perd 194 dans le premier degré, et 567 dans l'enseignement agricole, mais gagne près de 8 000 dans les autres lycées et dans les collèges. Il fait état d'une "insuffisance globale des financements publics".