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Education populaire: L'aimer... ou pas (Publication).

Paru dans Périscolaire, Culture le lundi 27 septembre 2010.

"Si on devait définir l'éducation populaire en deux mots, on dirait qu'il s'agit en gros de faire de l'humain un citoyen, et du citoyen un acteur. (...) En bref, donner l'occasion à chacun de peser sur son avenir individuel dans un cadre collectif", estime Thiébaut Weber, ancien président de la FAGE, qui signe l'une de contributions de l'ouvrage collectif qui parait ce mois-ci: Dix raisons d'aimer (ou pas) l'éducation populaire. 

"Au fond, l'éducation populaire, tout le monde en fait et personne ne le sait...Tout le monde en parle, et personne n'est d'accord sur ce que c'est..." Treize jeunes, de la vingtaine à la trentaine, la racontent, et dressent avec un certain humour la manière dont leur engagement a impacté leur trajectoire personnelle et professionnelle: Clémentine Autain, Emmanuelle Cosse, Mikaël Garnier-Lavalley, Grégory Huchon... Beaucoup avouent avoir fait, comme Monsieur Jourdain dans Molière, de la prose sans le savoir, des actions d'éducation populaire sans mettre un mot sur cet engagement.

L'Education populaire apparait à tous comme le lieu du partage de savoirs, sur un pied d'égalite: un "peer to peer" légal. "Les savoirs des uns font les savoirs des autres", résume Mikaël Garnier-Lavalley. Ce qui sous-entendrait aussi que "se planter c'est bien aussi": "L'important c'est de le faire dans un cadre sécurisé pour rebondir en étant accompagné par d'autres". Une dimension d'engagement qui, au dire de tous, ne serait pas concevable sans la dimension de plaisir qui relie entre eux les individus et arrondit les angles: "Créer Génération Précaire pour militer mais aussi s'épanouir au passage. En effet, on ne serait pas crédible à vouloir nier la notion de plaisir dans nos actions ou dans notre communication", estiment deux militants de Jeudi Noir. "A la fin de la journée, on a froid, les mains gelées... mais qu'est ce qu'on s'est bien marré", racontent Inès Minin et Damien Cerqueus.

L'Education populaire apparait également à la plupart d'entre eux comme un remède contre la morosité, une manière constructive de faire du lien social, un moyen de lutter contre la précarité. "La vie n'est plus un sport quotidien, elle devient un peu moins amère car on a appris à partager avec d'autres ce que l'on vit, ce qui nous marque, ce qui parfois nous donne envie de baisser les bras", soulignent Inès Minin et Damien Cerqueus, deux anciens de la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne). C'est aussi une façon d'inverser l'ascenseur social: "Mon militantisme (...)  m'a valu d'être appelé par le ministre de l'Education nationale, Jack Lang", raconte Thomas Rogé, directeur de la Maison des initiatives étudiantes à Paris, qui précise "Je n'avais pas de licence, pas de bac". Sans angélisme, il note que la tradition française "basée sur l'obtention d'un diplôme" a encore bien du mal à reconnaître ces parcours atypiques.

L'ouvrage ne passe pas sous silence les difficultés rencontrées. L'éducation populaire est comparée à une discipline qui demande un peu d'entrainement, beaucoup d'ouverture d'esprit et de motivation. Les moyens et la volonté compteraient, au final, autant voire davantage que la fin. "L'optimisme naïf ou au contraire le pessismisme orienté dont j'ai fait usage vous aura tapé dans l'oeil", ironise Thiébaut Weber.

10 raisons d'aimer (ou pas) l'éducation populaire, Sous la direction de Damien Cerqueus et Mikaël Garnier-Lavalley, Les éditions de l'atelier, septembre 2010.

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