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Ecole: la "réforme Darcos" peine à s'inscrire sur le terrain

Paru dans Scolaire le jeudi 23 septembre 2010.

La réforme "Darcos" de l'école primaire s'inscrit-elle dans la réalité quotidienne des enseignants et des élèves? Le ministère publie une "note de suivi" des inspections générales qui témoigne des difficultés qu'elle rencontre. Les inspecteurs portent un regard positif sur les nouveaux programmes et sur le principe des évaluations en CE1 et CM2, mais ils constatent les difficultés de mise en oeuvre. Ils donnent d'une école marquée par les formes les plus traditionnelles de la pédagogie. La note est téléchargeable ici. En voici des éléments. 

 MATERNELLE. "L’enrichissement du vocabulaire est sans doute plus travaillé qu’il ne l’était [à l'école maternelle] (...) L’entrée dans l’écrit est de plus en plus précoce, souvent prématurée : le travail sur l’alphabet en petite section, sur les syllabes en moyenne section, voire sur des reconnaissances de mots (...), mérite d’être repensé (...) Certains enseignants manquent de références sûres et de rigueur pour conduire les activités graphiques et l’apprentissage de l’écriture."

"Les enfants font beaucoup de choses à l’école maternelle mais il n’est pas sûr qu’ils apprennent autant qu’ils le pourraient."

ELEMENTAIRE. "En français, la mise en oeuvre des nouveaux programmes n’a pas permis d’observer une amélioration de l’enseignement de l’oral (...) En lecture, les observations témoignent d’un travail très nourri sur le code au cycle 2.
La découverte des textes reste indigente au cours préparatoire et les pratiques courantes au CE1 ne constituent pas un réel enseignement de la compréhension."

"Tout indique qu’un temps important est consacré à l’étude de la langue. Ce domaine (...) est l’objet d’un travail abondant mais souvent redondant d’une année sur l’autre et peu productif dans la mesure où il reste formel, reposant sur des exercices peu
variés – souvent la règle et la dictée -, restant détaché de l’enseignement de la lecture et de la rédaction."

"En mathématiques, les enseignants connaissent mieux certains points de l’évolution des programmes que d’autres (...) La connaissance des programmes et son appropriation par les maîtres doivent pouvoir se poursuivre (...) Cet enseignement manque de vraies leçons construites comportant des moments de synthèse autour des connaissances à acquérir, ainsi que d’exercices permettant d'asseoir les compétences."

"L’enseignement de langue vivante est maintenant généralisé malgré des horaires annuels parfois réduits (...) Les contenus dispensés restent cependant encore souvent identiques d’une année sur l’autre, notamment tout au long du cycle 3."

"En sciences comme en histoire-géographie, les nouveaux programmes n’ont pas modifié sensiblement des enseignements (...) En instruction civique et morale, la morale n’est presque jamais abordée et l’utilisation de maximes illustrées demeure rarissime."

Pour ce qui est de l’histoire des arts, "la situation demeure très contrastée selon les écoles et les classes. On peut mentionner tout d’abord quelques excellentes pratiques (...) de nombreux organismes culturels ou de valorisation du patrimoine se sont impliqués dans des projets d’importance (...) Au-delà de ces initiatives construites, (...) pour de très nombreux enseignants, ce champ se confond avec les sorties à caractère culturel."

EVALUATIONS. "La forte opposition [que les évaluations en CE1 et CM2 ont d'abord suscitée] s’est progressivement éteinte. Cette manière d’évaluer les effets de l’action n’est cependant pas encore entrée, de manière durable, sur le terrain du premier degré (...)  L’effet rétroactif de l’analyse des résultats des élèves remet en cause les pratiques des enseignants, elle explique un certain nombre de critiques de l’outil. L’institution doit en tenir compte pour mieux expliquer et surtout pour inscrire le dispositif d’évaluations bilans de fin de cycle dans la durée."

MANUELS. Les deux inspections invitent le ministère à "renouveler le dialogue avec les éditeurs privés sur la base d’une demande de conformité plus grande avec les programme". Ils se souviennent que "quelques auteurs de manuels ou directeurs de collections avaient critiqué très vivement les programmes" de 2008, "s’appuyant sur des interprétations totalement erronées comme celle qui consiste à dire que les
programmes donnent priorité 'aux seuls automatismes'. Si globalement, les manuels nouvellement édités sont conformes, l’inspection générale a constaté divers écarts (...) L’étude de conformité des manuels scolaires n’est pas dans la tradition française (...) La conséquence est que les maîtres sont face à un choix immense et qu’aucune
indication ne leur est fournie sur la réelle conformité aux programmes."

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