A l'école, avec les enfants roms, tziganes et voyageurs...
Paru dans Scolaire le jeudi 23 septembre 2010.
"C’est aussi dans son aptitude à proposer un chemin à l’ensemble des enfants sans discrimination que l’école pourra retrouver sa vocation démocratique originelle", posent Régis Guyon et Michaël Rigolot dans le hors-série numérique que les Cahiers pédagogiques consacrent à la scolarisation des enfants roms, tziganes et voyageurs. Ce hors-série, en téléchargement libre, regroupe six contributions choisies, avant la parution du numéro définitif prévue pour janvier 2011.
"L’ensemble est en effet pensé dans le cadre d’un processus d’intégration à la française, où l’objectif sera atteint quand l’élève sera perçu transparent,'comme les autres' ", notent Régis Guyon et Michaël Rigolot, coordonnateurs de ce dossier, dans un article consacré aux trois circulaires publiées simultanément en 2002 qui organisent la scolarité des enfants allophones.
Anne Marie Chartier et Alain Cotonnec invitent à penser "le malentendu" entre l'école et les voyageurs autour d'une question : l'assiduité, ou plus exactement l'absentéisme, dressant le face à face entre, d'un côté, des instituteurs "dument mandatés par leur institution, avec des instructions (officielles) pour agir et des comptes à rendre à qui de droit" et de l'autre, des voyageurs, qui "décident– de plein ou de moindre gré – de venir vers l'école". Les auteurs soulignent par exemple que l'assiduité scolaire est une partie qui se joue non à deux (école-parents), mais à trois (école-parents-enfants). Des changements minimes (changement du maitre, école proche ou lointaine, tolérante ou stricte, etc.) pourraient "faire basculer" un projet de scolarisation. "A chaque changement de terrain, les parents voyageurs peuvent remettre en cause le bienfondé de leur investissement scolaire. Et ce que veut ou refuse l'enfant joue un rôle non négligeable, d'autant plus qu'aucune contrainte matérielle n'impose jamais à une famille tsigane de se séparer de ses enfants pour vaquer à ses occupations".
Au fil du dossier, qui vise à "montrer ce qui se fait concrètement avec eux, dans le cadre de dispositifs spécifiques comme dans celui de la scolarité ordinaire", Marie-Claire Simonin, enseignante spécialisée dans une école stationnés sur l'aire d'accueil de la Malcombe à Besançon, donne à penser l'apprentissage de la lecture par ces enfants. Stéphane Lloret insiste sur l'opportunité d'utiliser la langue et la culture gitanes dans la scolarisation. Mohamed Boujaddi interroge les conditions nécessaires à la scolarisation des enfants roms. Alexandra Clavé-Mercier développe, pour finir, ce qu'enseigner dans un "village tsigane" de Roumanie signifie ou sous-entend.
L'ensemble du dossier de 74 pages est téléchargeable en pdf à ce lien.