Souffrance scolaire: Les collégiens incriminent "la pression sociale" entre pairs.
Paru dans Scolaire le mercredi 22 septembre 2010.
"Comme en 2008, les élèves interrogés sont plus du tiers (36%) à déclarer qu’ils ont parfois, voire souvent mal au ventre avant d’aller à l’école ou au collège", établit le baromètre du rapport à l'école des enfants des quartiers populaires, publié à l'occasion de la troisième Journée du refus de l'échec scolaire, dont le thème est cette année "Souffrances à l'Ecole : agissons !".
Ce baromètre, réalisé par l'Afev et l'institut Trajectoire, dresse les causes du mal-être des élèves à l'école: Il souligne que les incompréhensions face aux attentes de l’école restent vives chez une part significative des élèves interrogés. 64% d’entre eux confient ne pas comprendre certaines fois ce qu’on leur demande de faire à l’Ecole. "Ces incompréhensions motivent, chez ces enfants, des attitudes de repli et de faible participation en classe, ne favorisant pas leur apprentissage".
"La transition école/collège reste un moment charnière dans le parcours du jeune, un moment de rupture qui inaugure chez certains jeunes enquêtés un certain désenchantement". Si les élèves de 6ème et 5ème au collège expriment pour une large part le sentiment d’avoir connu une entrée au collège plutôt positive (86% estiment avoir été bien accueillis par les professeurs, 83% par l’administration du collège),seuls 61% déclarent avoir été bien accueillis(es) par les élèves des classes supérieures.
52% des élèves de 6ème et 5ème enquêtés ont déjà été victimes dans leur collège de problèmes avec les autres élèves. Parmi ces 52% : 63% ont été victimes de moqueries ou d’insultes, 33% de vols, 28% de violences physiques, et enfin 9% de rackets.
L'enquête souligne également "l’importance que les élèves enquêtés accordent au regard que peuvent porter leurs camarades sur eux". Ainsi 55% des élèves enquêtés déclarent qu’il leur est arrivé que des copains/copines se moquent d’eux. Parmi eux : 51% ont subi des moqueries parce qu’ils ont eu une mauvaise note, 49% parce qu’ils ont donné une mauvaise réponse, 15% parce qu’ils ont eu une bonne note et enfin 11% parce qu’ils ont levé le doigt pour répondre, ces "pressions sociales" entre élèves constituant une source importante de mal-être ou de stress.
L'enquête est téléchargeable à ce lien.