Quel est le poids de l’origine sociale dans les orientations post-bac? (Céreq)
Paru dans Orientation le mardi 21 septembre 2010.
"Etre issu d’un milieu aisé favorise la poursuite d’études et ce de manière d’autant plus importante que l’on se situe dans le cadre d’études longues (poursuite en doctorat) où les effets de la catégorie socio-professionnelle du père et de la mère semblent s’agréger quel que soit le genre. En revanche, l’impact de l’origine sociale est assez élevé en début de parcours et s’atténue aux paliers intermédiaires, le cas des jeunes entrés à l’université ou en IUT est particulièrement révélateur", établissent Magali Jaoul-Grammare (Strasbourg) et Nadia Nakhili (Université de Grenoble), dans un rapport du Céreq daté d'août 2010.
Si l’enquête Génération 98 avait permi de mettre en évidence que l’impact de l’origine sociale augmentait avec le niveau d’études, les analyses présentées actualisent ces résultats sur la base des données de l’enquête Génération 2004. "Elles les affinent en prenant en compte la filière d’entrée dans l’enseignement supérieur (université, BTS, IUT, classe préparatoire aux grandes écoles)", ne confirmant au final pas les tendances précédentes dans toutes les filières. "Dans le cas des jeunes entrés dans l’enseignement supérieur en IUT ou à l’université, l’impact de l’origine sociale est assez élevé en début de parcours et s’atténue aux paliers intermédiaires : une fois atteint le niveau bac+3, la poursuite d’études en master est indifférente au milieu social."
L'étude précise que pour les jeunes entrés dans l'enseignement supérieur en BTS, l'origine sociale n'a pratiquement plus d'influence au delà du bac+2. Avoir des parents cadres aurait même un effet négatif. Parmi les jeunes entrés à l'IUT, avoir un père cadre influencerait significativement la poursuite d'étude et la réussite en début de parcours, mais l'influence de l'origine sociale diminuerait au niveau du bac+2 et deviendrait très faible au delà, "même s'il reste plus important pour les garçons que pour les filles". "Tout se passe donc comme si une fois atteint le niveau bac+3, la poursuite d'études de niveau master était envisagée quasi indifféremment dans les milieux sociaux pour les filles, et toujours à l'avantage des enfants
de cadres pour les garçons".
Quels facteurs influencent les poursuites d’études dans l’enseignement supérieur ?, Céreq, août 2010.