Les employeurs prennent-ils en compte les compétences acquises lors de la scolarité ? (revue Education et formations, DEPP)
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 20 décembre 2024.
Mots clés : compétences, insertion, DEPP
Peut-on distinguer, à l'aune de l'insertion professionnelle, parcours scolaires et compétences ? C'est à cette question que veut répondre Fabrice Murat dans un article publié par la revue "Education et formations" et sans surprise, il confirme "le lien très fort entre le parcours scolaire et l’insertion professionnelle". Prendre en compte les compétences en français et en mathématiques telles qu'elles ont pu être observées notamment lors de l'entrée en 6ème, et surtout en prenant en compte les notes au baccalauréat, "n’a pas bouleversé ce constat". A parcours scolaire fixé, un écart-type de résultats en sixième est associé à 30 euros de différence de salaire ; l’écart est de 80 euros pour les résultats en fin d’études secondaires. Les dimensions "non cognitives" des compétences, par exemple "les méthodes de travail", ont leur importance, mais "les compétences générales paraissent en fait surtout des prérequis pour le suivi d’études supérieures longues, qui sont, elles, véritablement valorisées sur le marché du travail".
Si la portée des conclusions de l'article est donc assez limitée, "la mesure des compétences (étant) loin d’être parfaite", il donne un tableau très riche d'informations sur l'insertion professionnelles de 12 307 jeunes "entrés en sixième en 1995" et sur le poids du diplôme : 13 % ont obtenu au mieux le DNB, 40 % d'entre eux sont inactifs et 27 % sont au chômage. A l'autre bout de l'échelle, 17 % ont poursuivi leurs études jusqu’à un bac + 5 ou un diplôme d’une grande école, 15 % d'entre eux sont inactifs ou au chômage.
Si on considère les compétences en fin de secondaire, parmi les 10 % qui ont les plus faibles compétences, seuls 5 % ont atteint le niveau "cadre ou profession intermédiaire", contre 73 % des 10 % les mieux dotés en termes de compétences (33 % pour l'ensemble de la population). Le premier salaire passe de 1 042€ à 1 766€ (1 266) pour l'ensemble de la population. "À parcours scolaire donné, le score en mathématiques est associé à une différence de 20 euros par écart-type", en français , "il est de 15 euros pour les filles mais baisse de 42 euros pour les garçons." L'auteur note des liens "légèrement négatifs" pour certaines compétences, par exemple le score en vie scolaire ("refus de la triche, refus de pousser les autres dans la queue à la cantine, etc.") et le salaire. "Cela signale une relation plus ambivalente entre un comportement socialement conforme et l’insertion professionnelle".
"L’insertion professionnelle des jeunes, influence du parcours scolaire et des compétences générales", Fabrice Murat, Education et formations, ici
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